Méthanisation : "ne rien s'interdire !"
Richard Chamaret est élu à Méral, en mayenne. Il est aussi représentant de Territoire d’Énergie 53 qui soutient les porteurs de projet de méthanisation et autres diversifications énergétiques de proximité.

Parmi ses missions, Territoire d’Énergie, 53 veut développer le réseau de gaz en Mayenne. La situation actuelle est la suivante : « Le département a globalement une forme de rectangle. En traçant une diagonale de l’angle nord-est à l’angle sud-ouest, on obtient deux secteurs. À l’est, un secteur desservi par une conduite de gaz naturel qui alimente également l’agglomération lavalloise. Mais à l’ouest de cette diagonale, pas de réseau », résume Richard Chamaret, élu membre du comité syndical de Territoire Énergie en Mayenne, « à moins de se raccorder sur Fougères ou Saint-Hilaire-du-Harcouët. » Une répartition, un état de fait, qui pourraient évoluer avec l’implantation d’unités de méthanisation auxquelles les villes et communes rurales pourraient se raccorder pour disposer d’un réseau de gaz pour leurs habitations. « Nous sommes dans une période dite de transition énergétique », poursuit celui qui est aussi adjoint au maire de Meslay. Et d’insister : « Dans cette période de transition, vous ne nous interdisez rien ! L’absence de réseau ne doit pas freiner un porteur de projet. Les opérateurs veulent du gaz vert qu’ils s’appellent Engie ou Total ». Dans ce contexte, « le monde agricole a 90 % du rôle à jouer ». Pour Richard Chamaret, si les projets foisonnent, « il ne faut pas les penser comme des concurrents, tant les besoins sont importants ».
1,5 fois les besoins
D’ailleurs, Richard Chamaret met en avant les atouts du département. « La Mayenne est un département rural, agricole. La méthanisation est donc plus qu’envisageable. Avec un apport de 50 % des lisiers et fumiers produits par les fermes de la Mayenne dans des unités de méthanisation, on arriverait à produire 1,5 fois les besoins en gaz du département. » Pour ces questions liées au réseau actuel et à son développement, Territoire Énergie « a besoin de Grdf, filiale d’Engie ». Pour faire simple, « la tuyauterie appartient aux communes traversées, mais le
gaz qui y est propulsé est sous la responsabilité de Grdf ».
L’agriculture aussi a tout à gagner dans ce développement énergétique de proximité. A minima, « l’agriculteur est apporteur de minerai et reprend ce qu’il a apporté », une fois le passage dans le méthaniseur. « Cela lui permet aussi de récupérer un digestat de bonne qualité, c’est-àdire
permettant un apport d’engrais supplémentaires de 25 à 30 % supérieur au lisier ou fumier épandus dans les parcelles. » Et puis, comme le souligne Richar Chamaret, « le développement des unités de méthanisation favorise le maintien de l’élevage », indispensable pour l’apport de « minerai ».
Et demain ?
L’avenir, l’élu de Méral le voit en vert. Il se bat pour « que demain, l’énergie produite dans nos territoires ruraux par les agriculteurs soit considérée comme une production agricole. Et que l’énergie renouvelable devienne une filière agricole ». Il évoque aussi le développement du Gnv pour les tracteurs. Là encore, une source de carburant moin onéreuse et produite sur place. « Des constructeurs travaillent déjà au développement de moteurs fonctionnant au Gnv. »
Les dates et les lieux
Mardi 20 novembre, 20h30, Maison des agriculteurs, à Changé
Jeudi 22 novembre, 20h30, salle de la Médiathèque, à Ambrières
Mardi 27 novembre, 20h30, salle Convivialité, à Ernée
Jeudi 29 novembre, 20h30, à la mairie, à Château-Gontier