Aller au contenu principal

Choisir la méthanisation pour gagner en autonomie

La deuxième réunion « énergies renouvelables » du consortium EnRa 53 s’est tenue mardi 19 octobre 2019, à Evron. Lors de celle-ci, Alain Bessiral est venu présenter son système de méthanisation qui allie cogénération et production d’engrais.

Alain Bessiral.
Alain Bessiral.
© LG

Mardi 15 octobre, à Evron, s’est tenue la deuxième soirée « Énergies renouvelables » du consortium EnRa 53. Tout comme la première (relire Agri53 du 11 octobre 2019), celle-ci portait sur deux types d’énergies renouvelables : la méthanisation et le photovoltaïque. Alain Bessiral, agriculteur « à la retraite et actif », en Gaec, est venu présenter son système de méthanisation. Celui-ci lui permet de produire de la chaleur, grâce à une cogénération, et de l’engrais en toute autonomie.

À l’époque, Alain Bessiral avait des problèmes de surfaces d’épandage. Pour répondre à cela, il met en place un échange de compost et de la paille avec des éleveurs de l’est du département. Mais en 2009, un événement va changer la donne. « Mon beau-fils, lors de sa formation JA, a rencontré un agriculteur qui en faisait. Cela nous a interpellés par rapport au compost que l’on produisait. On s’est dit que ça pouvait être une solution. Une fois qu’on a le mis le doigt dedans, c’était parti. »

Au départ, l’éleveur souhaitait rester dans la voie sèche. « Mais on s’est rendu compte que trouver des entreprises qui en faisaient était très compliqué. En plus, plusieurs d’entre elles, avec qui on avait pensé partir, ont déposé le bilan. » Il s’est donc rabattu sur la voie liquide. Pour faciliter cela, il s’est associé à certains de ses voisins qui fournissent du lisier.

 

Production de chaleur

Contrairement à Méthamaine (relire agri53 du 11 octobre 2019), Alain Bessinal n’a pas choisi d’injecter son biogaz dans le réseau. « Tout simplement parce qu’à l’époque, c’était presque impossible. » Lui a fait le choix de la cogénération pour produire de la chaleur et de l’énergie.

D’un côté, ce système lui permet de chauffer son poulailler de 150 m2 grâce à un chauffage au sol. Cela génère une économie de 15 000 € d’électricité. D’un autre, il lui permet de sécher du fourrage. « On a créé un groupe d’une dizaine d’agriculteurs et, ensemble, on arrive à sécher 700 tonnes de fourrage par an. » Le collectif sèche aussi de plus en plus de bois en bûches ou plaquettes. « C’est une super initiative. Le groupe est très soudé. Il y a une bonne participation. On a vraiment créé beaucoup de liens. On ne retournerait en arrière pour rien au monde », se réjouit Alain Bessiral.

 

Production d’engrais

Autre bénéfice de la méthanisation : le digestat, résidu issu de ce processus. « Il représente une évolution importante dans la façon que l’on a de fertiliser la terre. » Un des principaux problèmes de l’agriculteur venait du phosphore. La méthanisation l’a aidé à le diminuer. « Il y a une division des phases. Le phosphore va dans la base solide et l’azote dans la phase liquide. Cela permet d’avoir un digestat en équilibre pour la fertilisation. » En parallèle, l’agriculteur limite les odeurs et augmente sa surface d’épandage grâce à ses associés.

Le digestat produit par la méthanisation a également été reconnu comme engrais. « On peut donc le céder à des agriculteurs sans avoir besoin de présenter un plan d’épandage, ce qui est très pratique. » Cet engrais est particulièrement efficace selon lui. « Comme on a de l’azote ammoniacal, on a une réponse rapide. En général, 15 jours, après avoir épandu, on voit où on est passé. »

Quant à la question de la survie de la matière organique souvent évoquée comme risque de la méthanisation , l’exploitant ne semble pas inquiet. « On sort un produit que l’on analyse en permanence. On sait ce qu’on épand. Et puis certains qui ont des méthanisations depuis 10 ans ne relèvent pas de problèmes particuliers. Après cela dépend aussi de la manière dont on travaille. »

Si, aujourd’hui Alain Bessiral est ravi de son installation, il rappelle l’importance de bien mûrir le projet, qui reste un fort investissement, avant de se lancer. Lui en a eu pour environ 2,8 millions d’euros.

Grande journée le 22 novembre

Le consortium EnRa 53 propose une journée sur le thème : « Capter la valeur des énergies renouvelables agricoles sur nos territoires », vendredi 22 novembre 2019, de 10 h à 17 h, sur le site Echologia à Louverné. Au programme : des ateliers, des conférences, des exposants. Retenez la date…

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agri53.

Les plus lus

Journée champêtre le 7 juin avec le Comice des cinq cantons

Samedi 7 juin, le Comice des 5 cantons organise sa traditionnelle journée champêtre à la Fénardière, à Saint-Berthevin. La…

En attendant le Tour, vivez les Boucles !

Au cours du long week-end de l’Ascension, du jeudi 29 mai au dimanche 1er juin, les Boucles de la Mayenne arpenteront les…

MSA : le monde agricole a élu ses 117 délégués en Mayenne

Les élections MSA 2025 se sont déroulées du 5 au 16 mai. Le dépouillement du scrutin MSA MayenneOrne-Sarthe s'est déroulé le…

700 visiteurs pour la 11e édition

Dimanche 1er juin, l’association May'Normande Dynamic organisait la 11e édition de l'École des Jeunes au…

L'épisode de grêle fait de nombreux dégâts

Vendredi 13 juin, en fin d'après-midi et en soirée, les orages ont entraîné des chutes de grêle de taille conséquente dans le…

Un projet de fresque géante pour le Tour de France

À l’occasion de l’arrivée de la 8e étape du Tour de France à Laval, samedi 12 juillet, la FDSEA 53 et les JA de la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 106€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Agri53
Consultez le journal Agri53 au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal Agri53