Sécheresse : « la pire année recensée depuis 30 ans »
Lundi 9 septembre, la Fdsea de la Mayenne tenait son Conseil d’administration, l’occasion de revenir sur les sujets du moment comme la sécheresse et ses impacts, les avancées du dossier photovoltaïque au sol de Villaines-la-Juhel et la charte des riverains en lien avec les produits phytosanitaires.

Sécheresse : gestion des déficits
« On est en état de crise sur le dé-partement, c’est pour cela que nous avons mis en place un plan d’ac-tion sécheresse » explique Stéphane Guiouillier, président de la Chambre d’agriculture de la Mayenne. « Il y a des procédures de calamités agri-coles en cours suite aux différentes visites qui se sont déroulées le ven-dredi 9 août avec les services de la préfecture dans différentes exploita-tions du département », poursuit-il. Les informations recensées lors de ces visites remonteront au ministère de l’Agriculture qui les étudiera pour déterminer le classement ou non en calamités agricoles. « Le 26 août, la Chambre d’agriculture de la Mayenne a organisé une rencontre avec les conseillers de Seenovia, le contrôle laitier dans le départe-ment. Nous attendons une vigilance extrême de la part de nos conseil-lers et nous préconisons de faire des bilans fourragers dans toutes les exploitations, pour sécuriser les stocks, car il s’agit de la pire année recensée depuis 30 ans » explique-t-il.
Photovoltaïque au sol : permis refusé
Le permis de construire d’une centrale photovoltaïque au sol à Villaines-la-Juhel a été refusé par la préfecture par un arrêté signé le 22 août. Ce permis, depuis son dépôt en novembre 2017, avait suscité un tollé du côté du monde agricole. La Fdsea et les JA refusant de voir sup-primer des terres agricoles. « Nous ne sommes pas opposés au photo-voltaïque », répétaient régulièrement Jérôme Landais et Jérémy Trémeau, respectivement président de la Fdsea 53 et de JA 53, estimant qu’il existe suffisamment de toitures de bâtiments agricoles, commerciaux ou industriels en Mayenne pour accueil-lir des panneaux photovoltaïques. « Notre but est d’éviter la mise en place de ce genre de projets gour-mands en terres agricoles », ajoutait, lundi dernier, Jérôme Landais. La commission départementale de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers (Cdpenaf) s’était déjà exprimée contre ce pro-jet par 11 voix contre 2, le 20 août dernier. Un avis consultatif, et « une première victoire syndicale pour la Fsdsea et les JA » (relire Agri53 du 23 août) que le préfet Jean-Francis Treffel a visiblement entendu en rendant sa décision.
Phytosanitaires : arrêté et charte en cours
Avec les nombreux arrêtés pris par des maires contre les produits phy-tosanitaires sur le territoire français, le sujet est brûlant, « ça risque d’être chaud dans les jours à venir », explique Stéphane Guiouillier. « Nous avons l’habitude de travailler en « bon père de famille », mais là on nous met en porte-à-faux, on nous dit qu’on travaille mal, c’est un peu un agribashing du gouvernement » ajoute Jérôme Landais. « Nous avons jusqu’au 31 décembre pour signer la charte départementale que nous préparons depuis de nombreux mois, le projet de décret prévoit entre 5 et 10 m de zone de non-traitement avec les riverains,nous, nous avons inscrits dans la charte qu’il n’y a pas de zone de non-traitement, mais plutôt de tra-vailler intelligemment, comme c’est déjà le cas. Avec des buses antidé-rive, des pulvérisateurs soumis à des contrôles… mais le débat est biaisé. La conséquence c’est que demain, on va tuer l’agriculture » conclut Stéphane Guiouillier.