Marché porteur, dynamisme ligérien, mais fort enjeu de renouvellement des éleveurs
La crise laitière caprine de 2011 à 2013 a laissé des traces.
La production française, en croissance ininterrompue
jusqu’alors, a fléchi et depuis a des difficultés à retrouver
les niveaux d’avant crise. Les Pays de la Loire s’inscrivent
dans une forte dynamique.

Même si la crise est passée par là, la production régionale a atteint son plus haut niveau en 2019 avec 103 millions de litres produits. Mais elle connaît, comme l’ensemble des productions agricoles, de vraies difficultés à renouveler ses éleveurs, malgré un marché porteur.
Une production dynamique
En 2018, 420 exploitations élevaient plus de 10 chèvres en Pays de la Loire, dont 320 livreurs. Conséquence de la crise, la région a perdu 20 % de ses livreurs entre 2012 et 2016. Depuis 2017, les installations sont un peu plus nombreuses, stoppant la baisse des livreurs. La région Pays de la Loire se caractérise par une forte orientation du lait livré en laiterie (95 % du lait produit), même si le nombre de producteurs fermiers a tendance à croître ses dernières années. Les principales laiteries françaises en lait de chèvre œuvrent dans la région : Eurial (branche lait d’Agrial), Lactalis, Terra Lacta (Savencia). La production s’est d’abord développée en Vendée et dans le sud du Maine-et-Loire, en débordement du Poitou-Charentes, une des régions historiques caprines. Puis progressivement, elle remonte vers le nord avec un développement récent en Mayenne et en Sarthe. Les Pays de la Loire se classent au deuxième rang national de production de lait de chèvre derrière la Nouvelle Aquitaine. C’est dans notre région que les tailles d’élevage sont les plus grandes (340 chèvres en moyenne par exploitation en 2018), en lien avec la forte proportion de lait livré en laiterie.
Fortes potentialités de marché
Longtemps orienté vers la seule production de fromages, le marché se tourne depuis quelques années vers l’ultrafrais (fort développement des yaourts). Avec une tendance : la consommation de fromages de chèvre en restauration hors domicile (Rhd) croît. Les exportations progressent également. Et le lait de chèvre bio se développe de façon soutenue. Il représentait 0,9 % des livraisons françaises de lait de chèvre en 2013 et 3,6 % en 2019. Les Pays de la Loire sont fortement tournés vers l’agriculture biologique : 28 % du lait de chèvre bio livré provient de la région, soit 4,9 millions de litres en 2019. Une quantité multipliée par 7 depuis 2013.
Fort enjeu de renouvellement
Dans 36 % des sites caprins ligériens, un exploitant a au moins 55 ans. Plus précisément, 16 % des sites sont à transmettre dans les sept ans et, au cours de la même période, 20 % des sites caprins auront à renouveler un associé (remplacement par une installation ou du salariat). L’enjeu du renouvellement est fort, particulièrement en Vendée. Comme le reste de l’agriculture, le secteur caprin souffre d’un manque de candidats, malgré une demande soutenue. Également, les structures à reprendre ne sont pas toujours en adéquation avec le profil des repreneurs (beaucoup d’individuels sur des projets en transformation fermière et vente directe ou bio).