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Installation : « se faire accompagner et être porteur de son projet »

Jeudi 15 octobre 2020, la première conférence du premier "L'Instant Jeunes Agris" des JA 53 portait sur l’installation.

Thomas Désillière, installé en Gaec familial dans le nord-est de la Mayenne, a décrit son parcours.
Thomas Désillière, installé en Gaec familial dans le nord-est de la Mayenne, a décrit son parcours.
© AF-Agri53

L’installation et le renouvellement des générations sont des sujets majeurs pour le syndicat Jeunes Agriculteurs. C’est donc tout naturellement que la conférence d’ouverture du forum Instant JA était sur le thème de l’installation et introduite par Loïc Quellec, vice-président du syndicat Jeunes Agriculteurs, responsable national du renouvellement des générations en agriculture. « L’agriculture, si elle n’est pas la seule activité qui fait tourner un territoire, reste quand même au centre, surtout dans des territoires ruraux comme en Mayenne, a-t-il déclaré. L’agriculture, c’est aussi, la souveraineté alimentaire. Il est important que des jeunes, issus du monde agricole ou non, se forment et intègrent le milieu agricole ».

Durant la conférence, les partenaires des jeunes souhaitant s’installer ont pris la parole, à commencer par les conseillers Installation de la Chambre d’agriculture de la Mayenne, pour présenter le parcours à l’installation, le parcours de professionnalisation personnalisé (3 P), nécessaire pour l’obtention de la dotation jeune agriculteur, ou encore le plan d’entreprise (PE) qui permet la rédaction de l’étude économique et le chiffrage du projet (lire encadré).

Coût moyen : 480 000 €

Tous les intervenants de la conférence s’accordent sur la nécessité pour le futur installé de maîtriser son projet. Thomas Désillière, jeune installé, a témoigné de son parcours et a distillé des conseils aux étudiants présents dans la salle : « Avec l’exploitation, l’objectif premier c’est de vivre de son travail. Cela a beau être un métier passion, il faut que l’exploitation soit viable et qu’elle s’inscrive dans un projet à long et moyen terme. Pour cela, il faut bien mûrir votre projet, ne pas faire les choses dans la précipitation. Votre projet, vous pouvez le réfléchir avant, mais 18 mois pour s’installer c’est un minimum. Installez-vous sur une exploitation que vous voulez vraiment avec des productions qui vous plaisent. Ne reprenez pas l’exploitation de papa et maman parce que c’est celle de papa et maman. C’est aussi important de se faire accompagner et être porteur de son projet. C’est vous qui vous installez. Vous n’êtes pas le salarié d’un tiers ou de vos parents, en apportant des parts, des terres ou du lait. C’est bien votre projet. Vous devez en connaître les montants, le plan, les intérêts, l’avenir. » Comme l’a présenté Jean-François Denancé, chargé d’expertise au Crédit Agricole, le coût moyen pour s’installer en agriculture est d’environ 480 000 €, « variant de 10 000 € à 1,4 million » précise-t-il. Il est donc primordial de s’assurer que le projet et viable et vivable.

Bien s’entourer

« On voit souvent l’agriculteur comme quelqu’un de seul. Mais au final, on se rend compte que non. Que ce soit au moment du démarrage de l’activité, puis durant son activité, il y a toute une myriade d’acteurs qui tournent autour et qui sont là pour aider, accompagner, conseiller. Même si la décision finale restera toujours celle de l’agriculteur, tenir compte de l’avis des autres c’est toujours important », précise Loïc Quellec. Une bonne assurance pour faire face aux aléas, fait partie des choses à prendre en compte lorsqu’on s’installe, « il y a les garanties essentielles, complémentaires et spécifiques » a présenté Christophe Auregan, chargé d’assurance chez Thelem. « On assure le dommage aux biens et leurs contenus, la responsabilité civile, mais il y a aussi celle des personnes, souvent la dernière roue du carrosse… » précise-t-il. « Ce n’est pas que pour avoir des aides qu’il faut être formé. Le métier d’agriculteur est en perpétuelle évolution. Et c’est pour cela qu’il faut aussi se faire accompagner, bien s’entourer », rappelle Loïc Quellec. C’est ce que propose notamment le Groupe Seenovia, avec un suivi technique sur l’exploitation. « Les indicateurs de pilotage, valables pour toutes les productions, permettent de vérifier l’atteinte des objectifs au quotidien. Votre conseiller doit pouvoir vous accompagner et vous orienter. Notamment si vous êtes un peu la tête dans le guidon », précise Franck Chevalier, manager Seenovia.

Garder une vie sociale

« La vie de famille c’est essentiel, pouvoir se dégager du temps. Le métier c’est bien, mais il ne faut pas vous épuisez et qu’il prenne trop de place, sinon vous allez perdre toutes sociabilités », précise Thomas Désillière, rejoint dans ses propos par Loïc Quellec. « Plus on sort, mieux on se porte. Plus on a d’idées et une vision large qu’on peut ensuite adapter sur notre exploitation. Se poser, prendre du recul sur ce qu’on fait tous les jours, cela évite souvent de gros problèmes. Il faut réfléchir, prendre le temps et du recul et ne pas hésiter à se faire entourer. Votre projet doit vous permettre de vivre, de sortir, de vous engager, dans la défense de votre métier ou dans autre chose. Et garder toujours en tête au moment de vous installer qu’un jour, votre installation il faudra la transmettre. Cela doit guider les décisions que vous prendrez tout au long de votre vie. »

S’installer en agriculture

• Les indispensables : « la première étape, se rendre au point accueil installation de la Chambre d’agriculture. Après ce rendez-vous, vous serez orienté vers de la formation si besoin, vers des partenaires qui vous accompagneront dans votre projet. Cela va vous permettre de booster votre projet d’installation. Il faut au moins 18 mois pour s’installer sereinement, si la dotation Jeunes agriculteurs n’est accessible que jusqu’à 40 ans, il n’y a pas d’âge pour s’installer en agriculture » a détaillé Alexis Melot, conseiller installation à la Chambre d’agriculture de lz Mayenne.

• Le 3 P : c’est Isabelle Linay, également conseillère du point installation de la Chambre d’agriculture qui a poursuivi la présentation avec la présentation du 3 P : « si vous souhaitez vous installer avec les aides, il est obligatoire, mais il est ouvert à tous, comme accompagnement à la professionnalisation du métier d’agriculteur. Pour faire un 3 P il faut avoir un projet défini. Dans la professionnalisation, cela va être axé sur des compétences définies en termes de projet et de structure. Le 3P a une durée de vie de trois ans une fois agréée par la Ddt. L’agrément permet un positionnement prioritaire pour le contrôle des structures et la mise à disposition de foncier ».

• Le plan d’entreprise :

Dernière étape de l’accompagnement de la chambre d’agriculture pour l’installation, le plan d’entreprise, que Maxime Chauvin, conseiller, détaille : « une étude économique la plus détaillée possible, avec un projet de synthèse sur quatre ans comme prévisionnel de l’entreprise. Nous prenons en compte le contexte, l’environnement, la fluctuation des filières en fonction des éléments conjoncturels, les financements et investissements à prévoir, pour connaître la rentabilité de l’exploitation ».

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