Viande bovine : "sortir la tête de l'eau"
Alors que la filière viande bovine réclame encore et toujours une revalorisation du prix payé à hauteur des coûts de production, comme les États généraux de l'Alimentation
devaient le permettre, l'annonce du groupe Les Mousquetaires pourrait apporter une bouffée d'oxygène aux éleveurs qui
subissent toujours les importations en lien avec les accords du Ceta et du Mercosur.

Dans un communiqué, le Groupe Les Mousquetaires annonce « augmenter progressivement ses prix d'achat aux éleveurs de races à viande, pour assurer avant le 1er juillet prochain un prix minimum de 4 EUR/kg payé à l'éleveur, dès lors que les produits sont destinés aux rayons boucherie des enseignes Intermarché et Netto ». Cela pour venir en soutien à la filière bovine que la
crise fragilise.
« La pandémie et ses conséquences ont aggravé les difficultés de la filière bovine, du fait de la fermeture de la restauration hors foyer (cantines, collectivités, restaurants...) ainsi que du ralentissement de l'export », poursuit le communiqué. Annoncé comme « une première étape pour viser l'indice du coût de production », ce dispositif doit être mis en place avec les organisations de producteurs pour « assurer le contrôle du retour de la valeur aux éleveurs en toute transparence », précise le Groupe.
Revalorisation du haché
Cette hausse du prix payé à l'éleveur doit s'effectuer par une revalorisation du prix des steaks hachés vendus dans les enseignes Netto et Intermarché. Une annonce qui fait réagir Yannick Vallée, responsable de la section Viande bovine à la Fdsea 53. « À travers cette démarche,
Intermarché a enfin compris qu'il fallait revaloriser le steak haché. C'est une demande faite par la production depuis de nombreuses années. S'ils sont capables de le faire maintenant, ils auraient pu le faire bien avant. Alors, pourquoi avoir attendu que la filière soit dans un si mauvais état ? Si Intermarché est capable de mettre plus 40 cts par kilo en faisant une revalorisation du steak haché, pourquoi ne sont-ils pas capables d'aller jusqu'à la hauteur des coûts de production ? Là, on aurait un vrai effet de la loi Egalim. Nous demandons toujours un prix qui couvre nos coûts de production pour sortir la tête de l'eau. »
Vincent Noël, responsable du groupe Viande bovine chez les JA 53, constate une légère hausse dans les cotations. « Pour les Limousines, les Blondes d'Aquitaine et les Parthenaises, classées U, il y a eu une revalorisation de 10 cts du kilo sur les cotations. La question étant, est-ce que ces revalorisations ont un lien avec l'annonce du Groupe Les Mousquetaires. Car ce sont les seuls bovins marqués par une hausse. Les JB et les laitières sont restés stables. »