Une unité de méthanisation « collective, agricole et territoriale »
Six mois après la mise en fonctionnement de l'unité de méthanisation de Meslay-du-Maine, Méthamaine était inauguré et ouvrait ses portes au public les 11 et 12 septembre.

Méthamaine est la première uni-té de méthanisation en injection de biométhane en fonctionnement dans le département de la Mayenne. Une unité de méthanisation « collective, agricole et territoriale » comme la définit, Benoît Dutertre, président de Méthamaine. Collective avec ses onze associés, agricole car tous les produits utilisés sont issus de la filière agricole, et territoriale en créant de la main d'oeuvre tout en fournis-sant du gaz pour le territoire.
21 010 tonnes par an
« Les produits pour nourrir le métha-niseur sont tous issus de la filière agricole » explique Benoît Dutertre. « On utilise des cives, mis en en place après des blés. Elles sont récoltées en avril et utilisées pour compenser la baisse de fumiers sur les périodes où les bovins sont en extérieurs. On a également du fumier de cheval, de bovins, de porc et des issues de silos, les résidus de céréales qui sortent de la filière alimentation. À cela s'ajoutent les lisiers des exploitations agri-coles. Chaque jour, l'opérateur qui est en charge du site, alimente le méthaniseur. La ration journalière est de 60 tonnes de produits secs. Sur l'année, il faut, tout compris, 21 010 tonnes, provenant à 80 % de nos structures respectives »,poursuit-il.
Le partage de l'espace
« L'ancrage au territoire et aussi une valeur essentielle dans l'acceptation » explique Benoît Dutertre. Un projet soutenu par le Conseil régional, l'Ademe, le Conseil départemental, le Gal Sud, la Communauté de communes, la mairie de Meslay-du-Maine et Mayenne Territoire Énergie. « C'est aussi les voisins. Je pense à la famille Carpentier, éleveuse de trotteurs, qui est sous les vents dominants et qui peut parfois sentir des odeurs de la ferme, l'hippodrome de Meslay-du-Maine, la laiterie Perreault. L'ancrage territoriale c'est aussi le partage de l'espace et de la nature. Pour construire Méthamaine, on a utilisé deux hectares de prairies naturelles et nous sommes redevables de la nature. Je voudrais saluer et remercier la fédération de l'environnement en Mayenne. Nous nous sommes rencontrés, nous nous sommes compris. Nous nous sommes engagés à recréer des espaces pour la nature et à revégétaliser le site », explique-t-il. L'ancrage territorial passe aussi par l'emploi. Chaque unité de méthanisation créée entre trois et quatre emplois non délocalisables.
Valeur agronomique
La production de biogaz de Méthamaine, épuré et transformé en biométhane, est par la suite injecté dans le réseau de gaz de ville de la commune de Meslay-du-Maine. Ce biogaz permet l'alimentation de 50 % de la commune. Jusqu'à 100 % en été et 25 % l'hiver. Le digestat solide, issu du méthani-seur, est récupéré par les associés exploitants agricoles qui « récupèrent leurs valeurs agronomiques selon leurs besoins et les périodes », précise Benoît Dutertre. Une répar-tition beaucoup plus précise en digestat qu'en fumier.