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Une nuit de manifestation au lycée agricole de Laval

Plusieurs enseignants ont passé la nuit de jeudi à vendredi de la semaine dernière au lycée agricole de Laval. Ils dénoncent les conséquences de la réforme du lycée, qui d'après eux va nuire à l'enseignement public agricole.

Les professeurs les plus courageux ont dormi sur place, plusieurs collègues les ont accompagnés durant leur soirée.
Les professeurs les plus courageux ont dormi sur place, plusieurs collègues les ont accompagnés durant leur soirée.
© RW

Sac de couchage, matelas, couvertures et... banderoles. La nuit de jeudi à vendredi de la semaine dernière n'a pas été de tout repos pour plusieurs enseignants du lycée agricole de Laval, qui, rejoints par des collègues de Château-Gontier, ont décidé d'occuper leur établissement la nuit pour attirer l'attention. « On espère que nos dirigeants vont nous entendre », explique Gérard Pigois professeur en zootechnie au lycée agricole de Laval. Pour les établissements agricoles, la réforme du lycée prévoit des suppressions de postes (50 à la rentrée prochaine), une élévation du seuil de dédoublement : les classes et les demi-groupes seront donc plus importants. « La qualité de l'enseignement va baisser. On ne souhaite pas enseigner dans ces conditions », explique Yoann Vigner professeur d'histoire géographie et secrétaire régional du syndicat Snetap-Fsu. La semaine précédant cette manifestation, les enseignants avaient rejoint la grève du 9 mai. À cette occasion, 40 lycées agricoles publics avaient été occupés la nuit par des enseignants. « Notre objectif c'est aussi de discuter ce soir. Entre nous et avec les parents et les professionnels agricoles », explique Yoann Vigner.

En manque de moyens

« On va avoir des demi-groupes qui vont passer de 16 à 19 élèves. Au-delà de la difficulté de gérer un effectif plus important, ça pose des problèmes pratico-pratiques. En informatique par exemple, il n'y a pas de place pour un seul poste de plus, on est déjà très serré à 16. C'est la même chose en sciences : il n'y a pas assez de paillasses pour 19 élèves », décrit Laurence Gloria, enseignante en informatique, son sac de couchage sous le bras. « En plus on enlève des enseignants, mais on ajoute des heures à ceux qui restent, on est obligés de compenser et c'est à nous de nous organiser », ajoute l'enseignante, en colère.

Un apprentissage moins attractif

La réforme du baccalauréat modifie la configuration des spécialités pour le bac scientifique que propose le lycée agricole. Seulement trois spécialisations (contre en moyenne sept dans les lycées publics de l'Éducation nationale) seront proposées aux élèves. « On a peur que notre lycée soit moins attractif pour les élèves qui viennent de l'extérieur. Ils vont jouer la sécurité et retourner dans leur établissement de secteur », s'inquiète Emmanuel Laury professeur d'histoire-géographie et secrétaire de section du Snetap-Fsu. De plus, la réforme rend certaines matières optionnelles comme l'agronomie. « Il y aura peut-être de futurs éleveurs qui n'auront jamais fait d'agronomie en cours. C'est un non-sens. », lance un enseignant venu manifester.

Une équipe déterminée

Vers 19 h, une vingtaine d'enseignants étaient présents pour dialoguer. « On souhaite que le gouvernement revienne sur ces mesures et écoute les enseignants », annonce Yoann Vigner. Lui et ses collègues ne comptent pas s'arrêter là si rien ne bouge : « on va en discuter, mais on pourrait boycotter la fonction de professeur principal ou bien bloquer les examens », conclut l'enseignant déterminé.

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