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« Un marché globalement stable en Mayenne »

Pour Lionel Dujarrier, directeur de la Safer en Mayenne, le prix du foncier est plutôt stable depuis plusieurs années. Décryptages.

« D’une année sur l’autre, on observe peu de changements. Nous assistons plutôt à une stagnation des prix des terres en Mayenne avec une moyenne qui tourne autour de 6 000 €/ha dans le département », analyse Lionel Dujarrier, directeur de la Safer en Mayenne.
« D’une année sur l’autre, on observe peu de changements. Nous assistons plutôt à une stagnation des prix des terres en Mayenne avec une moyenne qui tourne autour de 6 000 €/ha dans le département », analyse Lionel Dujarrier, directeur de la Safer en Mayenne.
© LG

Après la forte progression des prix observée en 2018 (+4 %), la référence moyenne mayennaise se stabilise autour de 6 000 euros/ha en 2019. Jamais le département n'avait enregistré de tels niveaux de prix sur deux exercices successifs. Carte régionale à l'appui, il rappelle que « la Mayenne figure toujours comme le département ligérien où le prix moyen de l'hectare agricole demeure le plus élevé ». Plusieurs facteurs expliquent cet état de fait. D'abord « la qualité du terrain », mais aussi des aspects plus culturels et sociaux. « En Mayenne, on aime bien acheter le foncier », observe-t-il. Il y a aussi « un effet sur le volume, l'influence, pour le Nord-Mayenne, de la Normandie, notamment la Manche où les prix atteignent les 15 000 EUR/ha ». Par contre, l'urbanisation joue peu.

« Autour de Laval, et malgré l'extension de Laval Agglo, on ne constate pas de spéculation foncière liée à l'urbanisation. Les PLUi ont été mis à jour, maîtrisant bien les changements de destination des terrains. » Dans le détail, « on note toujours cette ligne nord-sud dans le département. À l'Est de la Mayenne, les prix sont moins élevés. C'est là où, clairement, l'élevage laitier s'en va, les terres se céréalisent de plus en plus. Et même si l'aviculture y demeure très présente, notamment avec Loué, s'ajoutent dans ce secteur traditionnellement tourné vers l'élevage de bovins allaitants, les difficultés économiques de cette filière viande bovine », poursuit Lionel Dujarrier.

Dans l'ouest, il note que « la pression foncière est présente ». En découle une pression au niveau des plans d'épandage : « avec les contraintes environnementales, il faut du foncier ». La pression foncière est également liée à la recherche de terres pour des cultures liées à la méthanisation : « clairement, on a senti une recherche de foncier par des agriculteurs qui veulent faire du maïs pour la méthanisation ».

La Safer résume ainsi la situation : « L'hyperspécialisation laitière, notamment dans le Nord-Ouest, combinée à la décapitalisation du cheptel bovin dans le reste du département, maintient partout des prix élevés en raison des besoins fonciers », liés à la diversification des productions agricoles. Elle souligne toujours « un écart en termes de références dans la zone d'élevages, où les prix dépassent plus de 7 000 EUR/ha dans la moitié Ouest (liée à cette hyperspécialisation laitière) contre 6 000 à 6 500 EUR/ha dans la moitié Est ».

300 départs/an

Mais avec 100 installations par an pour environ 300 départs, « on n’aura pas un jeune à proposer à chaque cédant. On sait que l’on a des secteurs plus difficiles que d’autres pour l’installation. Pour autant, on n’en est pas encore à observer des zones de friches », rassure le directeur de la Safer Mayenne. Une Safer qui continue d’aller « chercher des porteurs de projets », notamment avec la convention qu’elle a passée avec la Chambre d’agriculture. Avec une volonté aussi d’ouverture « à des jeunes non issus du monde agricole et à des personnes en reconversion professionnelle ».

Depuis la crise sanitaire, « certains veulent aussi revenir à la terre », trouve Lionel Dujarrier. « Certes, il y a des rêveurs, ajoute-t-il, mais c’est à nous de nous organiser pour ouvrir davantage et donner une image positive de l’agriculture. C’est une question d’aménagement du territoire. » Reste que pour s’installer, il faut des financements. Si acheter le siège de l’exploitation est ce qu’il y a de plus fréquent — « c’est très rare qu’il soit loué par le cédant » —, pour les terres, « c’est assez rare que celui qui s’installe puisse acheter les terres. Il sera locataire du foncier. Soit le propriétaire bailleur les lui loue, soit le porteur de projet passe par le portage foncier. Cette solution est un sursis pour acheter lui-même les terres ou lui laissant le temps de trouver un investisseur qui les lui louera ». En Mayenne, deux organismes bancaires mettent à disposition le portage foncier. « Le Crédit Mutuel achète le foncier et les loue avec un bail de 25 ans. À partir de 5 à 6 ans de bail, le locataire peut acheter les terres. Le plus souvent, c’est vers 12 à 13 ans qu’il y arrive. Avec le Crédit Agricole, la Safer achète le foncier. La location dure au maximum 10 ans. Un laps de temps pendant lequel le jeune installé va pouvoir acheter les terres ou trouver un investisseur. » Quant aux investisseurs, « acheter des terres est une valeur sûre, poursuit Lionel Dujarrier, un investissement à long terme qui rapporte entre 2 et 2,5 %. Et puis cela permet une exonération importante des frais de succession. Ce qui investissent sont le plus souvent des retraités. Dans l’optique d’organiser leur succession, ils placent ainsi leur argent non pas pour eux, mais pour l’avenir de leurs enfants ou de leurs petits-enfants ». En 2019, la Safer aura accompagné 52 installés et 56 transmissions d’exploitations avec cession du siège et du foncier (par la vente ou la location). « C’est un chiffre très important! » Par contre, « et contrairement à l’image qui lui colle encore à la peau, la Safer préempte peu : moins de 10 % des surfaces qui nous sont notifiées par les notaires ». Pour les reste (90 % des surfaces), c’est donc de la transmission d’exploitations agricoles. C’est devenu la principale activité de la Safer.

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