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Semis de maïs : « entre 85 et 90 % ont été détruits »

Les dégâts de sangliers commencent à se voir dans les cultures de maïs du département. Samuel Gouel, éleveur laitier à Saint-Germain-le-Guillaume et président de la section laitière de la Fdsea, en a payé les frais.

Samuel Gouel, éleveur laitier à SaintGermain-le-Guillaume et président
de la section laitière à la Fdsea.
Samuel Gouel, éleveur laitier à SaintGermain-le-Guillaume et président
de la section laitière à la Fdsea.
© L.G

« J’ai semé le 24 avril et là, j’ai toute une parcelle à refaire », déplore Samuel Gouel, éleveur laitier à Saint-Germain-le-Guillaume. Ce n’est que 3 jours après ses semis qu’il a constaté les premiers dégâts réalisés par les cochons sauvages. Ici et là, quelques rangs sont restés intacts, mais « entre 85 et 90 % ont été détruits », estime l’agriculteur. « C’est sûrement une mère et ses petits qui ont fait ça, car on voit qu’il y a des petites traces. On voit quelques traces fraîches de temps en temps donc on voit qu’ils reviennent un peu. »

Obligation de ressemer

Au total, 1,20 ha est à ressemer. Une tâche à faire rapidement pour éviter que les nouveaux semis ne soient trop en retard par rapport aux autres parcelles. « Quand on vient de semer, que l’on a pu le faire dans de très bonnes conditions comme c’était le cas, on ressent une sorte de fierté, de quiétude, car on sait que 50 % du travail est fait. Forcément, quand on voit les dégâts des sangliers, c’est dur. On est énervé. Je ne vais pas non plus hurler à la mort, mais ça ne fait jamais plaisir. » En termes de coûts de ressemis, cela peut s’élever entre 160 et 180 € l’hectare. « On estime qu’il faut deux doses par hectare pour avoir 100 000 grains et on est entre 80 € et 90 € la dose. Normalement, les agriculteurs reçoivent une indemnisation s’élevant au prix de la semence. Mais à cela s’ajoutent aussi le fioul et le temps passé. » Selon s’il doit retravailler le terrain, Samuel Gouel estime devoir consacrer une journée à ses nouveaux semis. « Il faut aussi parfois trier dans les parcelles pour voir si les rangs sont encore complets parce que le but du jeu reste d’avoir un semis régulier. » Pour éviter de nouveaux problèmes liés aux sangliers, l’éleveur prévoit de mélanger ses semences à un flacon de piment. « Ce n’est que repousser le problème. Tout comme les décisions prises par la préfecture qui ne sont pas suffisamment efficaces. »

En attente de mesures plus efficaces

En constatant la détérioration de ses cultures, Samuel Gouel a contacté la Ddt et le louvetier de son secteur. Pour rappel, la préfecture n’autorise pas les agriculteurs à tirer le sanglier. Seuls les louvetiers sont en droit de le faire et d’organiser des battues d’effarouchement avec un maximum de dix chiens. « Ils sont neuf dans le département. Il y a 380 000 ha de surface agricole utile. Même s’il n’y a que la moitié d’occupée par du maïs, ils ne pourront pas être partout. »

Samuel Gouel affirme comprendre les contraintes auxquelles doit faire face l’administration en cette période si particulière. Cependant, il estime que les agriculteurs devraient avoir, eux aussi, le droit de tirer. « On va dans nos parcelles, on constate les détériorations. Si on pouvait le faire, cela nous éviterait, justement, d’embêter tout le monde. Il n’y aurait pas de grands déplacements. » Il espère qu’un maximum d’agriculteurs feront la démarche de déclarer leurs dégâts auprès de la Ddt et des louvetiers. Un état global des dégâts par les sangliers pourra peser afin que la préfecture change son fusil d’épaule… et prenne en compte la demande des agriculteurs.

L’éleveur s’inquiète également de la population grandissante de sangliers dans le département. « Je suis né ici, et depuis une dizaine d’années, on en voit bien de plus en plus. De façon générale, il y a plus de gros gibiers. C’est beau la nature. Le problème n’est pas qu’ils soient là, c’est leur surpopulation qui pose question. » Outre les ennuis de destruction des cultures, Samuel Gouel s’interroge sur l’aspect sanitaire. « On nous dit qu’il faut faire pâturer les vaches. Je suis totalement d’accord, mais il faut aussi maîtriser ces gros gibiers qui peuvent être porteurs de maladies et contaminer nos animaux. »

Pour retrouvez notre reportage en vidéo
sur notre chaîne YouTube Agri53TV, c'est par ici :

https://youtu.be/VIet9GstWik

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