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Reconnaître, surveiller et gérer les limaces dans les céréales

En France, il y a une quarantaine d’espèces de limaces. La plus fréquente est de loin la limace grise (Deroceras reticulatum) que l’on observe fréquemment en surface, suivie de la limace noire (genre Arion) qui a un mode de vie plus souterrain.

Limace grise (Deroceras reticulatum).
Limace grise (Deroceras reticulatum).
© CA53

Les limaces ont une activité surtout nocturne. Elles sont favorisées par un temps humide et doux (optimum autour de 15°C). Mais elles peuvent rester actives tard en saison (novembre-décembre), à des températures assez basses de l’ordre de 5°C. En cas de gel assez sévère, l’activité s’arrête mais elle peut reprendre rapidement lorsque les températures remontent. Le cycle annuel de la limace grise est basé sur deux générations de 5 à 7 mois. La première génération se développe entre avril et juin, elle se renouvelle par des pontes estivales qui permettront l’émergence de la deuxième génération entre septembre et novembre. Les premières pontes se font en novembre (éclosion en 45 jours à 10°C) et ces limaces peuvent survivre jusqu’en mars.

Dégâts

Les dégâts concernent essentiellement des pertes de pieds au moment de la levée. Une limace peut consommer 50% de son poids par jour. Une fois habituée à un type d’aliment, elle a tendance à chercher et à consommer en priorité cet aliment, exemple des limaces dans les repousses de colza. Dans le cas du blé, la graine est très appétente donc vigilance visà-vis des sillons mal refermés. Les limaces peuvent attaquer ensuite les plantes à un stade plus avancé mais à partir du début tallage peu de pieds vont disparaître et les autres se remettront plus ou moins rapidement des dégâts selon leurs intensités et les conditions climatiques. La période de risque s’étend du semis jusqu’au stade 3 feuilles.

Surveillance et appréciation du risque

Comme il est difficile d’estimer les populations de limaces sur une parcelle, la surveillance consiste d’abord à identifier les parcelles à risques : précédent colza, présence de mulch, travail du sol limité. Ensuite, pour les parcelles à risque il faut détecter la présence des limaces avant le semis via la pose de pièges humides disposés le soir et relevés le matin (pas de granulés sous les pièges). Le déclenchement d’un traitement se fait en fonction de l’évolution des captures et des prévisions météo. L’arbre de décision ci-dessus peut apporter une aide tout comme les bulletins de santé du végétal (BSV) qui sont disponibles par abonnement gratuit via le site de la Chambre régionale d’agriculture.

Lutte chimique

Deux substances actives sont disponibles sur le marché avec des efficacités comparables. La plus ancienne, le Métaldéhyde (lire encadré) est disponible dans de multiples formulations et n’est pas homologuée en agriculture biologique. Cette molécule est fréquemment retrouvée dans l’eau des cours d’eau et son traitement dans les stations d’eau potable est complexe. Ainsi durant l’hiver 2012-2013, un dépassement de la norme réglementaire dans les eaux potables avait été constaté pour 10 prises en Pays de la Loire. Coût d’un traitement : 25 €/ha avec par exemple du Métarex Ino à 5 kg/ha. La seconde molécule, le phosphate ferrique, provoque une action « coupe-faim » qui ne tue pas immédiatement la limace : elle meurt dans le sol et pas à la surface. Cette molécule est moins toxique. Homologuée en agriculture biologique, elle est considéré comme inoffensive pour les auxiliaires et elle n’est pas retrouvée pas dans l’eau. Coût d’un traitement : 30 €/ha avec par exemple du Sluxx HP à 7 kg/ha.

Lutte agronomique

Le travail du sol est le levier majeur pour réduire les populations de limaces. Le déchaumage estival permet de détruire les pontes mais son impact ne se fera sentir qu’au bout de plusieurs semaines. Toutes les interventions ont un effet de perturbation du milieu qui dérange l’activité des limaces : réduction des abris, assèchement de la surface du sol et des oeufs, enfouissement de la nourriture, etc. Pour limiter les populations il faut donc limiter la nourriture en surface (repousse, résidus) et perturber la zone de vie des limaces à savoir les premiers centimètres du sol. Dans le cas du semis direct où il n’y a pas de travail du sol, il faut jouer sur le choix des couverts (voir tableau ci-dessus) et favoriser la présence d’auxiliaires tels que les carabes et les staphylins. Pour ce faire, la gestion des bords de champs est primordiale pour maintenir ces auxiliaires dans des zones refuges : bandes enherbées avec herbes hautes, haies connectées entre elles, division des grandes parcelles par des bandes enherbées.

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