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Prévention
Pompiers et agriculteurs font équipe contre les incendies

C’est en rang serré que se sont rassemblés mardi dernier les représentants de la profession agricole et le Sdis. Prémices d’une organisation plus huilée pour lutter contre les prochains incendies en Mayenne.

Autour du lieutenant-colonel du Sdis53 Philippe Chevreul, de gauche à droite : Benoit Bruchet (directeur de la FDCuma53), Florent Renaudier (président de la FDSEA53), François Blot (président de JA53) et Jean-Bertrand Carré (membre de bureau des EDT53).
© RD-Agri53

Eté 2022. Tout le monde garde en tête les images inédites des pompiers girondins luttant sans relâche contre le feu. Deux semaines de combat acharné et 25 000 hectares de pinèdes et de champs agricoles partis en fumée… Plus près de nous, en Mayenne, le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) annonce être intervenu 260 fois sur des espaces agricoles et naturels l’an passé. Certes des incendies de moins grande envergure que dans le Sud-Ouest, mais tout aussi marquants pour celles et ceux qui les ont subis... On se souvient notamment (pour ne citer qu’eux) des champs de blé embrasés à Niafles puis à Cosmes le 11 juillet. Ou encore l’incendie de Courcité déclaré le 10 août, ravageant une dizaine d’hectares de récolte sur pied… « Grosses chaleurs, végétation sèche et frottements mécaniques sont à la source des feux que nous recensons. Parfois ce sont aussi des fumières qui s’enflamment… », précise le lieutenant-colonel Philippe Chevreul. Le chef du pôle coordination et soutien territorial du Sdis 53 était invité à faire le point cette semaine à la Maison des Agriculteurs.

 

Prêter main forte aux soldats du feu

Alors que le ministre de la Transition écologique lançait mardi une campagne de sensibilisation sur les feux de forêt et de végétation (lire l’encadré), c’est à la demande de la FDSEA que le référent mayennais sur la réponse opérationnelle contre la lutte contre les feux s’est présenté le même jour au rendez-vous. Pour l’accueillir, Florent Renaudier, accompagné de son homologue des Jeunes Agriculteurs, François Blot. « La saison dernière, les pompiers ont été très sollicités et on peut évidemment les remercier. Mais on a aussi beaucoup vu des agriculteurs leur prêter main forte… », a tenu à souligner le président de la FDSEA, rappelant les quelques centaines d’agriculteurs mobilisés chaque année aux côtés des soldats du feu. Un geste de solidarité presque « naturel » selon le producteur de lait mais qui mérite aussi d’être préparé. « A quelques mois des premiers chantiers de récolte, il nous faut trouver une forme de coordination sur le département pour optimiser ce partenariat… », suggère-t-il, rejoint par les représentants de la Fédération départementale des Cuma et de la Fédération des Entrepreneurs des territoires également présents. Car l’une comme l’autre, Cuma et EDT, disposent de moyens matériels importants pouvant se montrer fort utiles pour contenir voire éteindre les incendies. Le mois dernier, à l’initiative de la Draaf, leurs structures régionales concevaient d’ailleurs avec les syndicats, les coopératives et les négociants de grains, une charte des bonnes pratiques pour une meilleure organisation du travail et de la sécurité pendant les périodes de récoltes des grandes cultures.

 

« On ne va pas au feu comme on va au champs… »

Pour François Blot, ne s’improvise pas soldat du feu qui veut. Relatant son expérience personnelle, l’agriculteur de Pré-en-Pail se souvient avoir été surpris par les vapeurs d’eau dégagées par l’eau de sa tonne à lisier versée sur le feu qu’il tentait d’éteindre, à la demande des sapeurs-pompiers, le privant ainsi d’une bonne visibilité dans son tracteur. « On ne s’imagine pas ce que cela peut faire lorsqu’on ne l’a pas vécu… », alerte-t-il. Le lieutenant-colonel Chevreul opine du chef. Et convient qu’il y a bien deux angles sur lesquels la coopération avec la profession agricole doit se renforcer. « D’abord la prévention, insiste-t-il. C’est-à-dire les bonnes pratiques pour déjà éviter les faits générateurs d’incendies. Cela passe par la formation et la communication ». Le second angle, c’est celui « de l’opération », c’est-à-dire les actions qui peuvent aider les pompiers. « Cela démarre déjà par l’alerte, ce que je dis ou fais pour donner un maximum de précisions aux pompiers qui vont calibrer les premières actions. Puis le rapprochement auprès du COS, le commandant d’opération de secours. C’est lui qui recense sur place les moyens alloués pour éteindre le feu et qui, généralement, positionne les agriculteurs en recul pour circonscrire l’incendie avec un déchaumeur ou une tonne à lisier. Autant que faire se peut, on évitera de vous mettre en contact direct avec le feu… ». En outre, la loi prévoit que lorsqu’un feu survient, chacun devient « opérateur collaborateur occasionnel ». Elle prévoit que les collectivités impliquées par l’incendie (généralement les mairies) couvrent par leurs assurances les moyens matériels utilisés par les opérateurs collaborateurs occasionnels. Des informations importantes que beaucoup semblent ignorer…

 

Suites envisagées ?

Elles seront de différentes natures. Tout d’abord, une convention collective départementale menée sous la houlette de la Préfète, qui rappellera les grands principes de la collaboration pompiers-agriculteurs et qui formalisera les moyens techniques mobilisables à la demande des services de secours. Mais aussi une réflexion autour de la création de stockage d’eau et un recensement plus fin des points d’eau existants sur le territoire. « On pourrait imaginer que les poches d’eau qu’on nous demande d’avoir sur nos exploitations, fassent aussi l’objet d’investissements pris en charge par les collectivités… », ironise Florent Renaudier comme pour marteler, une fois de plus, les nombreux services rendus par les agriculteurs à la société.

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