Ovins : une production saisonnière impactée par le Covid-19
Alors que le cheptel régional de brebis se stabilise depuis quelques années, la saisonnalité de la production, avec près de 40 % des agneaux produits en mars, en avril et en mai, est impactée par la crise du Covid-19.
Alors que le cheptel régional de brebis se stabilise depuis quelques années, la saisonnalité de la production, avec près de 40 % des agneaux produits en mars, en avril et en mai, est impactée par la crise du Covid-19.

Avec un cheptel d’un peu plus de 85 000 brebis, les Pays de la Loire se situent au 10e rang national (2 % du cheptel national). La production régionale de viande ovine, principalement de l’agneau, s’élève à près de 3 000 tonnes équivalent carcasse (tec) et a généré un chiffre d’affaires de 13,7 M€ en 2018. Elle est relativement saisonnière avec près de 40 % des agneaux produits en mars, avril et mai.
Le cheptel de brebis en voie de stabilisation ?
Le cheptel de brebis est très majoritairement orienté vers la production de viande. La production laitière est très marginale, les brebis laitières ne représentant que 1 % du cheptel souche total (moins de 1 000 brebis). Alors que le cheptel de souche suivait une tendance baissière dans les 3 principaux départements détenteurs, il tend depuis à se stabiliser depuis quelques années (plus récemment en Maine-et-Loire). En 2019, il est détenu par 426 élevages de plus de 50 brebis. À l’instar des autres productions agricoles, l’enjeu du renouvellement des actifs est également très important dans la filière ovine. Avec 30 % du cheptel régional de brebis primées, la Vendée est le premier département détenteur en Pays de la Loire, suivie de très près par le Maine-et-Loire qui détient 29 % du cheptel souche et la Loire-Atlantique 22 %. La production ovine professionnelle est plus anecdotique en Mayenne et en Sarthe où la part des élevages primés de moins de 100 brebis est plus importante (respectivement 56 % et 42 % contre 38 % en moyenne régionale). La dimension économique moyenne des élevages de plus de 100 brebis est plus importante en Vendée (318 brebis par exploitation) que dans les autres départements : 287 en Loire-Atlantique, 270 en Maine-et-Loire, 262 en Mayenne et 185 en Sarthe. Les brebis sont localisées sur l’ensemble du territoire ligérien. Quelques territoires concentrent néanmoins un troupeau plus important : le bocage angevin, le Choletais, la région d’embouche de l’Erve et l’ensemble du département vendéen.
Incertitude sur l’après-Pâques
Cette crise intervient à la veille d’une période stratégique de commercialisation de viande d’agneaux : les fêtes de Pâques. Dans ce contexte de demande perturbée par le confinement, une part des abattages d’agneaux est reportée, mais essentiellement dans le sud de la région qui globalement bénéficie d’un bassin de consommation important par rapport à sa production. Ce n’est pas le cas des régions ovines situées dans la moitié sud et dans l’est de la France où la pression sur les prix est plus forte et pourrait avoir un effet baissier en Pays de la Loire à terme. L’incertitude se porte désormais sur l’après-fête de Pâques, période pendant laquelle traditionnellement les abattages et la consommation continuent de progresser. Il n’y a pour le moment aucune visibilité sur le comportement du consommateur au cours des prochaines semaines. Il faudra continuer à gérer les importations au plus près des besoins pour favoriser l’agneau français.