Mort de Jacques Chirac : réactions dans le monde agricole mayennais
Jacques Chirac a été inhumé lundi, à Paris. Depuis l’annonce de son décès, jeudi 26 septembre, les hommages sont unanimes : il fut le président des agriculteurs. Témoignages de Mayennais.

• Paul Pautrel : « J’ai été décoré de la Légion d’honneur par le président Chirac. Pour les remises de décorations à l’Élysée, il fallait une personne du monde agricole. Or, le préfet de la Mayenne, à l’époque, était un ami du président. Il a donc suggéré mon nom. C’est comme cela que je me suis retrouvé à l’Élysée. Sinon je garderai de Jacques Chirac le souvenir d’une « bête politique », qui savait retourner une salle hostile en salle admirative. C’est ce qu’il avait réussi à faire lors d’un congrès de la Fnsea. Il savait parler au monde agricole. Il s’en est sans doute servi politiquement. Je garderai aussi son courage politique face aux États-Unis. C’est aussi le président qui a supprimé le service national, et à mon sens c’était une erreur. »
• Philippe Jéhan : « J’ai eu la chance de le rencontrer deux fois quand j’étais président des JA de la Mayenne. En 2001 au Space, en pleine crise de la vache folle. Comme il possédait une ferme, nous lui avions offert un petit veau. Puis je l’ai revu à l’Élysée, lors de la remise de la Légion d’honneur à Paul Pautrel. Nous avions pu discuter, comme si on était à une terrasse de café. C’était un gars du rural, cela se ressentait dans ses discussions. Il s’intéressait à ceux qui bossent, à ceux qui construisent la France. C’était un politique du monde rural, même quand il était maire de Paris. »
• Jean-Louis Viot : « Je l’ai rencontré deux fois. Une fois à la préfecture à Laval, une autre à l’Élysée. J’avais pu avoir quelques échanges avec lui. Il était proche des gens et toujours disponible pour discuter. Je garde de lui l’image d’une personne très conviviale, très cordiale, toujours à l’écoute. En 2001, j’étais invité comme représentant des agriculteurs de la Mayenne. Nous vivions une période de difficultés. Je l’ai senti très réceptif à ce que nous pouvions lui dire. De sa nomination de ministre de l’Agriculture, et lors de ses mandats présidentiels, il tentait toujours de trouver des aides pour l’agriculture. C’était un bon président pour les agriculteurs. »
• Claude Charon : « Chirac, c’était un démocrate social ou un social-démocrate. Il avait la fibre sociale. C’était incontestablement un humaniste. Avec ou chez les agriculteurs, il se sentait chez lui. C’était un homme de terrain qui savait mettre les pieds dans la boue. C’était aussi un tribun infatigable. Aujourd’hui, il n’a pas d’équivalent. Pour le monde agricole, sa disparition est une grande perte. »
• Stéphane Guioullier : « Jacques Chirac reste dans l’imaginaire collectif comme le dernier président qui savait parler aux agriculteurs, de par ses présences au Salon de l’agriculture, ses origines rurales plus qu’agricoles. »