Manifestation agricole : cinquante bennes et deux murs de pneus à Château-Gontier
Avec cinquante bennes déversées et une centaine d’agriculteurs présents, la mobilisation a été importante mardi, à Château-Gontier-sur-Mayenne, avec deux cibles symboliques : la sous-préfecture et le Centre des finances publiques.
Avec cinquante bennes déversées et une centaine d’agriculteurs présents, la mobilisation a été importante mardi, à Château-Gontier-sur-Mayenne, avec deux cibles symboliques : la sous-préfecture et le Centre des finances publiques.


Mardi 30 janvier, 7h45, trois tracteurs, équipés de bennes bien chargées de pneus usagés, franchissent le pont de l’Europe, qui surplombe la rivière Mayenne à Château-Gontier. Pour les guider, deux motards de la Gendarmerie nationale. Direction la D22E, où un premier dépôt de pneus sera effectué sur la piste cyclable, juste en arrière de la sous-préfecture. Au loin, on entend, une bonne quarantaine d’autres tracteurs et bennes arriver en cortège dans la rue de La Petite Lande qui dessert la sous-préfecture.
Devant les grilles de ce qui se nomme aussi la Maison de l’Etat, et en laissant un passage pour les quelques employés venus travailler, chaque benne va être vidée. Le long du grillage un mur de pneus est rapidement monté, un empilement de pneus pour souligner l’empilement administratif dont souffre le monde agricole. À d’autres endroits de la clôture, des montagnes de pneus, tassés au télescopique, vont être édifiées, parfois des deux côtés du grillage.
Symbolique
« Faire ce mur de pneus, c’est symbolique », soulignera Sébastien Ballu, agriculteur à Marigné-Peuton et secrétaire général adjoint des Jeunes Agriculteurs de la Mayenne, qui ajoutera passer « plus d’une journée par semaine à faire de la paperasse ». Sébastien Ballu est aux manettes de cette opération caractérisant le « ras-le-bol de la paperasse », avec Mickaël Gautrais, éleveur laitier à Ampoigné et président cantonale de FDSEA pour le canton de Château-Gontier. 9h40. « Il reste encore 5 bennes à vider ici. » Sébastien Ballu fait le point, remerciant « l’ensemble des participants », soit une petite centaine d’agriculteurs. Et de donner la suite du programme : « Vers 10h30, nous partirons en convoi pour stationner au Parc Saint-Fiacre », annonce-t-il. « Nous ne gardons qu’une seule benne qui sera déversée devant le Centre des Impôts. Je dis bien une seule benne car la rue est étroite et juste devant le Centre des Impôts, il y a un cabinet de kinés. Nous ne voulons pas empêcher les gens d’aller se faire soigner. » Le respect, c’est aussi ce qui a guidé les gestes de cette mobilisation.
Le Centre des Impôts emmuré
Des paroles, les agriculteurs présents passeront rapidement aux actes. Toujours guidé par la Gendarmerie nationale, le cortège reprend la route, avec des chauffeurs usant de klaxons. Le long de la route, les badauds sont réceptifs, avec, souvent des gestes d’encouragement. Une fois les tracteurs bien rangés au Parc Saint-Fiacre ou, pour 7 d’entre eux sur le quai de Verdun, sur l’autre rive, les manifestants se regrouperont devant le Centre des Impôts. Sur la porte vitrée, derrière la grille, des affichettes apposées la veille, indiquent : « Exceptionnellement, le Centre des finances publiques sera fermé mardi 30/01/2024 toute la journée ». Les usagers avaient été prévenus et le personnel était aussi convié à rester chez lui, certains venant tout de suite voir ce qui se tramait devant leur lieu de travail. La dernière benne à vider vient d’arriver sur place. Les pneus, déposés sur la chaussée, seront vite empilés devant la grille principale, en y empêchant l’accès. 12h15, l’opération est achevée, place alors à la convivialité avec des tables rapidement dressées et un barbecue pour préparer de quoi se restaurer. « Pour celles et ceux qui le souhaitent, nous irons ensuite à Laval. »