Aller au contenu principal

«L’État se range derrière des lobbyings mondiaux»

Avec 266 voix pour, 213 voix contre et 74 absentions, l’Assemblée nationale a ratifié le 23 juillet en séance publique l’accord UE/Canada. Un vote jugé comme une trahison à l’égard du monde agricole.

Le résultat : 266 pour l'accord du CETA et 213 votes contre.
Le résultat : 266 pour l'accord du CETA et 213 votes contre.
© AP

Si les trois députés mayennais, Yannick Favennec, Guillaume Garot et Géraldine Bannier se sont tous trois positionnés contre la ratification du Ceta, en soutien de l’agriculture française et mayennaise, 266 députés, soit une courte majorité ont fait basculer le vote en faveur d’une ratification. « Ce sont les standards sanitaires, environnementaux et de qualité française et européenne, demandée chaque jour à nos agriculteurs, notamment suite aux EGA, qui sont désavoués par ce vote ! », se sont immédiatement insurgés la Fnsea et JA, dans un communiqué de presse. « Les députés de la République actent la disparition de l’élevage français », fustige de son côté la Coordination rurale. La fondation Nicolas Hulot déplore « une décision incompréhensible » et somme les sénateurs de s’opposer à la ratification. Aucune date n’a encore été fixée pour l’examen de ce texte par le Sénat.

« Un triste résultat »

Sur leur compte Twitter, les députés mayennais tiennent leur ligne en soutien aux agriculteurs et dénoncent ce vote. Yannick Favennec déplore le vote des députés : « comme je m’y étais engagé, j’ai voté contre le Ceta. Malheureusement, la majorité a voté pour ».

Pour Guillaume Garot : « Triste résultat. Le traité commercial Europe-Canada est voté en l’état par la majorité. Triste jour pour la planète, pour nos éleveurs, pour les consommateurs ». Géraldine Bannier explique son vote : « le Ceta est une mauvaise nouvelle, nous avons besoin de prendre réellement en compte l’impact environnemental et ne pas déstabiliser les productions locales au profit de productions lointaines dépourvues de sens. Soyons attentifs à nos éleveurs qui souffrent et à qui on demande toujours plus ».

Agir pour l’agriculture française

En Mayenne, les responsables des filières les plus impactées par cette ratification réagissent également. Pour Jean-Yves Guérot, en charge de la filière volailles à la Chambre d’agriculture de la Mayenne et membre de la section avicole de la Fdsea 53 : « c’est un accord très mauvais pour la production de volailles, mais pour l’agriculture en général. Dans la bagarre, il n’y aura pas que la viande bovine et la volaille qui risque de souffrir. Il y a une faute des services de l’État en France. On l’a dit et redit, ce n’est pas logique d’accepter des choses comme ça. L’État se range derrière des lobbyings mondiaux. Si l’État n’est pas capable de protéger ses consommateurs, c’est nous qui le ferons. Yannick Vallée, responsable de la section bovine à la Fdsea de la Mayenne expose également son ressenti : « ce n’est pas la peine de parler d’écologie en interdisant certains véhicules dans les grandes villes françaises et d’un autre côté de brûler des milliers de litres de fioul et de kérosène pour importer des viandes produites avec des critères de qualité inférieure aux normes françaises. C’est de l’écologie électorale. On croit nous rassurer en parlant de petits tonnages, mais à partir du moment où la porte sera ouverte, ça sera l’escalade. Il ne faudra pas être surpris de découvrir des problèmes sanitaires en France résultant de ces importations. Si les députés français n’ont pas saisi le problème, on espère que les sénateurs agiront, en faveur de l’agriculture française ».

Décryptage du vote

52 députés de la majorité se sont abstenus et deux ont voté contre le texte, dont la Mayennaise, Géraldine Bannier. Au Modem, six se sont abstenus et deux ont voté contre. Les députés socialistes se sont prononcés contre, tout comme la majorité des élus LR et UDI.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agri53.

Les plus lus

Du diplôme d'ingénieur au tracteur : deux frères, un même parcours

Au Gaec du Bignon, à Château-Gontier-sur-Mayenne, les frères Alexandre et Pierre Lenormand sont tous les deux d’anciens élèves…

« Le FIJA, pour échanger sur l’emploi, l’installation et la transmission »

Le Forum L’Instant Jeunes Agris 53 aura lieu le jeudi 20 novembre, de 9 h 30 à 17 h 30, à la Maison des agriculteurs à…

Avances PAC : à quoi faut-il s’attendre ?

Les montants provisoires unitaires permettant le versement des avances PAC sont désormais connus. Malgré une instruction…

Alcool et sommeil : un groupe d’étudiants sensibilise les élèves de la MFR La Pignerie

Mardi 14 octobre, un groupe d’étudiants en santé est intervenu auprès d’élèves de première année en BTS GDEA, à la MFR La…

Fermes ouvertes : « Quand les agriculteurs parlent aux agriculteurs »

La Chambre d'agriculture organise une nouvelle édition des Fermes ouvertes les vendredis 28 novembre et 5 décembre 2025. Le…

Hervé Pillaud : l'agriculteur qui murmure à l'oreille des intelligences artificielles

Hervé Pillaud interviendra à l’AG de la Section départementale des anciens exploitants de la Mayenne (SDAE 53), mardi 21…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 106€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Agri53
Consultez le journal Agri53 au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal Agri53