Prévention
Les préconisations des sapeurs-pompiers face au risque d'incendie
Le week-end des 20, 21 et 22 juin, les pompiers sont intervenus 13 fois pour des départs de feux sur des espaces naturels, majoritairement sur des surfaces agricoles. Le point avec le lieutenant-colonel Chevreul, du SDIS 53.
Le week-end des 20, 21 et 22 juin, les pompiers sont intervenus 13 fois pour des départs de feux sur des espaces naturels, majoritairement sur des surfaces agricoles. Le point avec le lieutenant-colonel Chevreul, du SDIS 53.

Les fortes chaleurs impactent le département. Quel est l’état des lieux en termes d’incendies sur les surfaces agricoles ?
Lieutenant-colonel Chevreul : Depuis le 1er juin, nous avons compté 40 départs de feux sur des espaces naturels, sans détailler ce qui est relatif aux cultures. Le week-end dernier, en incluant le vendredi (20, 21 et 22 juin, NDLR), était particulièrement chaud. Ces trois jours représentent 13 départs en intervention, principalement sur des surfaces agricoles, pour près de 18 hectares de surfaces cumulées. Pour un ou deux cas, le feu est parti d’une machine. Et la plupart sont localisées dans le sud du département.
Les conditions météo actuelles favorisent les risques d’incendie : l’hydrométrie est faible, et la surface du sol s’assèche chaque jour, les terres sont très dures et pourraient même être plus en déficit que ce que l’on a connu en 2022. Dès qu’un échauffement est provoqué, ça peut déclencher un départ d’incendie. Cependant, les conditions météo ne sont pas encore liées à un indice feu d’espace naturel qui nécessite à ce que la préfecture mette en œuvre un arrêté pour des restrictions d’activité.
Quelles mesures de précaution sont bonnes à prendre ?
LC Chevreul : Alors que tous les ingrédients sont réunis pour l’éclosion d’un incendie, ça serait effectivement de ne pas faire d’activité, ou alors sur les périodes les moins chaudes : tôt le matin ou tard le soir. Et puis, avant, de bien effectuer l’entretien des machines pour que rien ne vienne y créer un échauffement. Mais y a-t-il le temps, entre chaque parcelle, d’effectuer le petit contrôle qui va bien ? Pas sûr…
En cas de vent, nous conseillons à l’agriculteur de commencer par faire le pourtour de sa parcelle afin de réduire ou limiter la propagation vers les autres parcelles. Il est aussi préférable de travailler face au vent, car ce dernier poussera le feu vers la parcelle cultivée et non le champ encore sur pieds.
Avant tout chantier, il est important d’identifier où on peut placer une tonne à lisier ou, à défaut, un outil type déchaumeuse. Avec ce dernier, quand on intervient, un agriculteur peut ainsi venir nous aider pour limiter la propagation. C’est une aide précieuse. Ces réflexes sont ancrés chez les agriculteurs, de surcroît pour ceux qui ont pu suivre la formation pilotée par la FDSEA et les JA.
Ces formations ont suivi la signature d’une convention que vous avez signée en avril 2024 à la Chambre d’agriculture. Pouvez-vous rappeler en quoi elle consiste ?
LC Chevreul : « Cette convention a surtout la vocation de créer une coordination des moyens d’opération. Les agriculteurs, qui disposent de moyens pour limiter la propagation, doivent pouvoir le faire sous l’autorité du commandant des opérations de secours afin de ne pas se mettre en danger. Cette convention donne aussi un cadre de protection pour l’agriculteur, qui est collaborateur occasionnel du service public. Mais ce dispositif ne fonctionne que dès lors que l’agriculteur « se plie » aux directives du sapeur-pompier. La convention décrit aussi ce que peut faire l’agriculteur en attentant les secours. Enfin, elle délimite ce que le pompier est susceptible de demander à l’exploitant : déchaumer, concourir à apporter de l’eau, et noyer les lisières avec de l’eau, là où le feu est plus faible.
À partir du moment où le départ en intervention est enclenché, quelles démarches effectuez-vous ?
LC Chevreul : À chaque départ de feu, en particulier de surface agricole, nous contactons un des référents de secteur pour lui dire qu’on intervient à tel endroit et lui demander de regarder quels moyens pourraient être utiles et à disposition dans le secteur. Si l’exploitant qui subit l’incendie manque de moyens, nous rappelons le référent pour lui demander s’il est parvenu à trouver le matériel nécessaire. Cependant, pour un premier bilan, on peut constater que le contact ne se fait parfois pas facilement car les référents ne reconnaissent pas les pompiers à travers le numéro qui les appelle, et il est difficile, avec l’activité, de connaître la disponibilité et la localisation des machines dont nous aurions besoin.
Un numéro téléphonique à enregistrer
Pour faciliter les échanges, le SDIS de la Mayenne préconise d’enregistrer le numéro suivant dans son répertoire téléphonique : 02 43 59 18 18. Ce numéro peut également être rappelé.