Les haies comme barrières à l’érosion
Les phénomènes de précipitations importantes observés
ces dernières années tendent à être de plus en plus fréquents
rendant de plus en plus perceptibles leurs conséquences
néfastes : inondations des parcelles agricoles mais aussi
des zones urbanisées, érosion des sols et altération de leurs
qualités agronomiques, dégradation de la qualité de l’eau…
Face à ces évènements, les haies et le maillage bocager
constituent un des premiers remparts pour atténuer
ces phénomènes.

A l’échelle d’un îlot, de par sa présence fixe, la haie constitue un obstacle au ruissellement et ainsi ralentit l’écoulement de l’eau vers les cours d’eau. Ce qui entraîne plusieurs effets combinés :
- L’eau allant moins vite, elle arrache et se charge moins en limons et autres éléments du sol, il y aura donc moins de ravines dans les parcelles et de matière en suspension dans l’eau.
- Cette vitesse moindre lui permet également de bénéficier de plus de temps pour s’infiltrer dans le sol et ainsi améliore la régénération de la réserve utile de celui-ci.
- Le système racinaire des arbres et arbustes fixant le sol, facilitent également l’infiltration de l’eau en conduisant l’eau en profondeur.
- De par son rôle de barrière, la haie capte également tous les éléments transportés par l’eau : particules de sol, phosphore, matière organique… et évite donc leur fuite vers les cours d’eau.Ce rôle de filtre permet de capter 89 % des particules en suspension dans l’eau de ruissellement, 65 % des transferts de nitrates et 50 % des flux de phosphore soluble (extrait de Arbres et eaux).
Ainsi, la combinaison de ces facteurs permet de faire de la haie un levier efficace face aux conséquences du ruissellement. Ses effets seront d’autant plus importants selon l’orientation de la haie par rapport à la pente ou encore la présence ou non de talus et ou fossé. La présence d’un maillage bocager continu permet de par son homogénéité à l’échelle d’un bassin versant d’accentuer ses effets. L’eau s’écoulant moins rapidement en amont, la saturation et l’engorgement des cours d’eau sont limités, atténuant ainsi les crues et inondations en aval. D’autres éléments, installations ou encore pratiques agronomiques permettent également d’atténuer les phénomènes d’érosion. Ainsi on retrouvera les bandes enherbées, l’agroforesterie intra-parcellaire, comme infrastructures jouant ce rôle, le travail du sol perpendiculaire à la pente, les couverts hivernaux, maintien du taux de matière organique sont d’autres leviers qui contribuent également à la préservation des sols.