L'élevage, objet de réflexions
Les élus de la Chambre d'agriculture de la Mayenne se sont réunis, hier, jeudi, toute la journée, pour la session d'automne. Un temps long a été consacré à l'élevage, avec, en ligne de mire, une stratégie pour le printemps 2021.

« Conduire un cycle de réflexion similaire à celui tenu sur l'eau pour aboutir à une stratégie et un plan d'action », tels étaient, résumés, les objectifs de la majeure partie de la session d'automne que la Chambre d'agriculture a vécu, ce jeudi 1er octobre.
La matinée a commencé par une présentation détaillée du contexte de l'élevage dans le département et dans la région. Parmi les constats : «l'importance des secteurs agricole et agroalimentaire dans l'économie ligérienne » où la seule production agricole génère 5,9 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont 68 % par l'élevage. Plaçant la région au 2e rang national en valeur de production avec 35 200 chefs d'exploitation et 26 200 salariés en équivalent temps plein. Une main-d'oeuvre qui est d'ailleurs en augmentation de 45 % entre 2005 et 2018 en Mayenne dans les exploitations en système élevage et polyculture élevage. Environ 1 500 salariés sont recensés en 2018. Le chiffre d'affaires de l'agroalimentaire, lui, s'élève à 13,4 Mds d'euros dont un peu plus du quart provient de l'exportation.
Autres données significatives : 1 104 millions d'euros de chiffre d'affaires (en 2018) pour l'élevage en Mayenne (hors services, fourrages et subventions). Certes, cela place le département à la 4e place dans les Pays de la Loire, mais à la 1re pour le lait (422 MEUR de CA) comme pour le porc (103 MEUR). On notera aussi l'évolution positive des parts de marché de l'élevage, sauf pour deux productions : les viande bovine et porcine.
La capacité de production ou « capacité alimentaire » est significative aussi des caractéristiques de l'élevage ligérien : 437 % en volailles, 320 % en lait de vache, 282 % en viande bovine et 191 % en viande porcine.
Malgré ces bons chiffres, les élus ont pu peser les enjeux de l'élevage liés « aux attentes sociétales croissantes sur le bien-être animal, les modes de production, la proximité, etc. » ou encore l'évolution de la consommation des viandes et des produits laitiers. Et la compétitivité au sein de l'Union européenne et de pays tiers. Si la Mayenne reste bien ancrée comme terre d'élevage et de production fourragère, « une nécessite de sécurisation » des productions fourragères se fait ressentir. C'est un enjeu environnemental, comme peut l'être le maintien des prairies, de la biodiversité, et, plus largement, du paysage. Sans compter la dimension humaine de l'élevage qui, comme le souligne Thierry Lanau, directeur de la Chambre d'agriculture de la Mayenne, « demande plus d'actifs, donc plus d'installations. Cette dimension humaine est bien ancrée. Pourtant l'élevage n'est pas pérenne, en raison des difficultés qu'il rencontre. Le but, c'est de trouver des solutions et ne pas rester dans le pessimisme. »
En après-midi, les élus se sont réparti en groupes de travail sur quatre thèmes : l'attractivité des métiers de l'élevage, la compétitivité et la résilience des exploitations face aux difficultés, les marchés, l'élevage et le territoire. L'idée étant d'avance la réflexion sur l'élevage en Mayenne, pour alimenter, ensuite, cette réflexion à l'échelle ligérienne, définir une stratégie et un plan d'action. De quoi également compléter d'une autre manière les données que le recensement général agricole a commencé, ce même 1er octobre, à récolter.