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« L'assurance récolte doit être considérée comme un outil »

Assurance récoltes. Le point avec Groupama Mayenne

Pierre-Yves Lepage, animateur du marché agricole sur la Mayenne et la Sarthe pour Groupama, et Marie-Jeanne Rousière, présidente de la fédération des caisses locales Groupama de la Mayenne.
Pierre-Yves Lepage, animateur du marché agricole sur la Mayenne et la Sarthe pour Groupama, et Marie-Jeanne Rousière, présidente de la fédération des caisses locales Groupama de la Mayenne.
© Vincent Gross

Les aléas climatiques semblent se multiplier. Pour y faire face, Groupama, comme d'autres assureurs, a mis sur pied des assurances récolte. Que représentent-elles ?

Pierre-Yves Lepage : L'histoire nous fait dire, ces trois dernières années, qu'il devient très important de sécuriser le climatique dans les exploitations dans la mesure où les trésoreries sont parfois de plus en plus tendues. Aujourd'hui, l'assurance aléas climatique en Mayenne c'est à peu près 1000 contrats sur 5400 sociétaires. On a donc à peu près 20 % de nos agriculteurs qui sont assurés contre les aléas du climat. Cette année, les déclarations ont porté beaucoup sur le blé, sur le colza. Mais la culture la plus touchée a été le maïs, avec plus de 60 % des indemnisations.

On s'aperçoit que tous les exploitants ne vont pas vers ces assurances récolte. Comment leur faire comprendre que ces assurances sont aussi un outil de travail ?

P.-Y. L. : À eux de s'interroger sur la valeur du capital qu'il y a dans les parcelles. De bien mesurer le chiffre d'affaires représenté par chacune des cultures et de le comparer à la marge de sécurité de l'exploitation. Et de se dire : « si demain j'ai aléa climatique, est-ce que je peux me permettre de perdre cette valeur ? ». Imaginons un aléa majeur. J'ai le maïs en floraison, du blé et du colza prêts à récolter. Si j'ai un passage de grêle à ce moment-là et que je perds la totalité, est-ce que mon exploitation sera en mesure de se remettre ? Ou est-ce que je serai en capacité de financer mes investissements en cours et de nourrir mon cheptel ? Dès que l'on a une réponse négative à l'une de ces questions, il ne faut pas hésiter et s'assurer.

Vous avez d'ailleurs un exemple concret...

P.-Y. L. : Oui. J'ai revu récemment un exploitant qui s'était assuré dès sa première année. Bien lui en a pris, car il a subi un dommage important réduisant son rendement de maïs à 4 tonnes de MS au lieu des 11 à 12 prévues. Comme il s'était assuré, il a été indemnisé à hauteur de 32 000 euros. Sans cette indemnisation, il aurait mis la clé sous la porte.

Pour 2019, des changements vont se mettre en place...

P.-Y. L. : L'évolution 2019 fait que l'exploitant aura deux choix possibles : prendre la moyenne olympique des rendements de son exploitation au cours des 5 dernières années en enlevant la meilleure et la moins bonne année, soit de prendre la moyenne des 3 dernières années. À lui de regarder, avec son conseiller, quelle formule est la plus favorable de façon à avoir un rendement de référence qui soit le plus élevé possible par rapport à la perte qu'il peut avoir face à un aléa climatique. Cela va dans le bon sens pour l'exploitant.

 

Quand faut-il faire ce choix ?

P.-Y. L. : c'est à faire au moment de la réalisation du contrat. L'exploitant choisira, avec l'aide de son conseiller, la moyenne qui lui est la plus favorable.

Vous tenez aussi compte du chiffre d'affaires ?

P.-Y. L. : Jusqu'à présent, on ne couvrait que la perte de quantité dans les exploitations et sur les cultures. Maintenant, on a développé une assurance chiffre d'affaires. Elle va permettre de couvrir à la fois les questions de quantités, mais aussi la perte de revenus liée à la baisse de prix. L'idée est de couvrir vraiment le chiffre d'affaires nécessaire pour la mise en culture et le revenu qu'il escomptait en dégager l'année où il va s'assurer.

Lorsqu'un aléa climatique est repéré par l'exploitant sur une de ses parcelles, quelles sont les démarches à effectuer ?

P.-Y. L. : La première démarche à faire est de prendre contact avec son conseiller. Faire une déclaration pour déclencher une visite d'expertise de façon à vérifier la présence d'aléas climatiques. On peut très bien avoir une baisse de rendement liée à la phytotoxicité résiduelle comme un résidu de traitement dans le pulvérisateur. Cela, il n'y a que l'expert qui peut le voir. Sur place, il fera une expertise de constat, qui ne peut se faire qu'avant la récolte. Après récolte, une autre expertise permettra de recueillir les rendements réellement réalisés. Mais au moins, il aura constaté l'aléa climatique avant la récolte.

Groupama Mayenne en quelques chiffres :

30 000 sociétaires, dont 5400 du monde agricole

550 élus

41 caisses locales

17 agences

65 collaborateurs

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