La loi Egalim ne règle pas tout
Deux observations dans le même rayon boucherie-traiteur d'un hypermarché de Laval et le doute s'installe :
la loi Egalim est-elle vraiment respectée ?

Vendredi 17 janvier, le rayon boucherie traditionnelle de l'hypermarché Carrefour de Laval, proposait une promotion sur la volaille en af-fichant, bien lisible sur une ardoise, « Bon plan, 1 acheté = 1 offert ». Il s'agissait de « poule élevée au sol » et vendue sous la marque « Sélection du volailler », au prix de 6,90 EUR le kilo, hors promotion.
Mardi 21 janvier, en fin de matinée, même magasin, même type d'ardoise : « Bon plan, 1 acheté =1 offert ». Avec une profusion des ardoises dans l'étal du rayon traiteur, devant des ailerons de poulets assaisonnés, des merguez, des blancs ou des cuisses de poulet... Intéressant pour le porte-monnaie des consommateurs. On pensait cependant que la loi Egalim avait quelque peu restreint voire supprimé les promotions sur les produits alimentaires, avec une limite à 34 %. Là, avec du « 1 acheté = 1 offert », on dépasse largement la limite fixée par la loi Egalim.
Une limite confirmée par téléphone par les services Direction départementale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes : « les promotions, sur les produits alimentaires, ne peuvent plus dépasser les 34 % ». Du cô-té des éleveurs, la réaction est du même ordre. D'abord perplexe en regardant la photo de vendredi der-nier, Jean-Yves Guérot, éleveur de volailles à Changé et membre du bureau Fdsea 53, n'en revient pas : « dans le monde de l'élevage, il n'ar-rête pas de pleuvoir des contraintes et des normes de plus en plus dif-ficiles à mettre en oeuvre. Et là, une preuve qu'au moins un des gros faiseurs se joue de la réglementa-tion. Cela ne se fait pas », peste-t-il. Espérant qu'il s'agissait d'un « one shot » ou bien de l'application de l'adage « pas vu, pas pris »...