La cotation du marché de Plérin plonge
Lors de sa séance du jeudi 12 novembre, le cours du porc au Marché du porc breton (MPB) de Plérin, a encore chuté, se plaçant à 1,292 €/kg.

« La baisse enregistrée ce lundi 9 novembre est de 0,9 cent pour un cours moyen à 1,300 euro. La part des porcs sans enchère s’élève à 35 % de la présentation totale, un lot de 100 porcs a été invendu », indique le MPB, dans sa note du 9 novembre. Un nouveau recul qui fait suite à la baisse de 4,6 ct €/kg la semaine précédente. Avec, là encore, 35 % des porcs sans enchères, soit un lot de 100 porcs invendu qui vient s’ajouter aux 8 791 porcs qui n’avaient « reçu aucune enchère durant la vente » du 5 novembre. Une chute confirmée le jeudi 12 novembre, avec un cours à 1,292 €/kg à la clôture du MPB. « Sur les 24 329 porcs présentés, 14 065 ont été vendus dans une fourchette de prix de 5 centimes », soulignent, ce 12 novembre, les analystes du MPB.
Pour le MPB, « le férié du mercredi 11 novembre et les conséquences de la pandémie réduisent les besoins des entreprises qui font face également à une concurrence agressive de viandes allemandes notamment ». Et de noter que « pour compenser la perte d’activité de cette semaine, les abattages ont progressé de plus de 7 000 porcs comparés à l’activité précédente avec 382 273 porcs abattus, les poids sont en hausse de 325 g à 95,72 kilos ».
Si on regarde par-dessus la haie, on observe, selon les analystes du MPB, une situation « sensiblement la même » dans les autres bassins européens de production. Ainsi, en semaine 45, en Allemagne, où le cours est resté stable en semaine 45 à 1,27 €/kg, « les exportations vers la Chine sont bloquées depuis l’épidémie de fièvre porcine africaine » et « les reports d’abattage grossissent chaque semaine ». Des dégradations des cours sont notables au Danemark (-6 ct à 1,32 €/kg), en Italie (-4,8 ct à 1,184 €/kg) et en Espagne (-2,5 ct à 1,239 €/kg). À cela s’ajoute la reconstitution bien avancée du cheptel chinois à 84 % soit 370 millions de têtes, et à 86 % pour les truies, soit un peu plus de 38 millions de têtes.
La réaction de :
Jean-Bernard Adam, éleveur de porcs à Hambers et responsable de la section porcine de la Fdsea 53 : « C’est une période très compliquée. »
« C’est très inquiétant et les tendances ne sont pas favorables. Le marché européen est complètement perturbé. En France, la RHD est fermée, ce sont des débouchés en moins, comme en Allemagne d’ailleurs. Les Allemands ont du stock, ce qui met la pression sur les autres marchés. Ils vont même concurrencer les Espagnols sur leur propre marché. Ce que l’on ne voyait jamais. Les 30 % que l’Allemagne exporte normalement vers la Chine pèsent sur le marché européen en mettant une pression sur les prix. Si cela continue, on va se retrouver avec un million de porcs en attente en Allemagne. J’espère juste que nous n’allons pas devoir euthanasier des cochons pour décongestionner le marché. Pour un éleveur, c’est la pire des choses.
Nous sommes entrés dans une période de fin d’année où, traditionnellement, les prix ont toujours tendance à baisser. Puis en janvier, ce sont toujours les fortes promotions pour écouler les stocks. En octobre 2019, on était bien. En janvier, les cours avaient déjà baissé à 1,56 €/kg. Là, on est à 1,30 €/kg. Le seuil moyen de rentabilité est d’environ 1,35 €/kg, 1,36 €/kg en prix moyen de revient, vu le coût de l’aliment qui, avec le cours des céréales, a tendance à augmenter. On est loin du souhait du président de la République, d’avoir du ruissellement. Il y a dû avoir de l’évaporation… »