La Coordination rurale signera la Charte des riverains
Vendredi, la Coordination rurale tenait sa conférence de presse de début d’année. Au programme, une série de sujets d’actualité, dont la rencontre, le matin même, avec le conseiller du ministre de l’Intérieur.

« Nous souhaitons une bonne année financière et météorologique ! » Ce sont les premiers mots de Pascal Aubry, président de la CR Pays de la Loire, et de Olivier Chemin, président de la CR 53, pour leurs voeux, vendredi dernier à Laval. Avant de brosser, rapidement, un tableau de l’état des productions. « Pas mal de productions sont dans la misère, le pire est en viande bovine, mais le lait n’est pas beaucoup mieux et le porc est trop dépendant de la géopolitique mondiale ». Quant au sujet des retraites, « la CR n’est satisfaite du tout. On reprend juste ce qui était prévu pour 2002 ou 2003, alors que nous demandons 85 % du Smic sans Csg et Crds pour les retraites de base. Ce, applicable pour les personnes déjà en retraites et dès le 1er janvier de cette année », explique Pascal Aubry.
L’année syndicale a débuté par un entretien avec Emmanuel Lacombe, conseiller auprès de Christophe Castaner, le matin même de la venue du ministre de l’Intérieur à Laval (lire aussi pages 3 et 32). Un entretien d’environ une heure, « essentiellement sur l’agribashing », précise Pascal Aubry. « On a parlé intrusions et on a bien compris qu’ils avaient pris les choses en main. » Et de se satisfaire de la mise en place du réseau Demeter et de l’Observatoire de lutte contre
l’agribashing qui « fonctionne avec la Chambre d’agriculture et les syndicats agricoles ». L’un des objectifs étant d’« éviter le drame », insiste Olivier Chemin. « Il faut que le réseau aboutisse à quelque chose d’utile, comme des arrestations et des condamnations ».
« Mais il n’y a pas que l’agribashing, il y a aussi les incivilités », reprend Pascal Aubry, citant, par exemple, « les canettes en alu, jetées dans nos champs, qui, une fois broyées par un engin agricole, sont de véritables couteaux dans l’intérieur d’une vache ».
Opération com' à Laval
Autre sujet de préoccupation, les Ega « qui n’ont donné que des contraintes supplémentaires, dont les Znt », estiment les deux syndicalistes. Des zones jugées « inacceptables », car constituant « des pertes de surface et l’ouverture de procès sans fin avec les riverains ». Pour Pascal Aubry, « cette face cachée est dramatique et grave ». Et d’annoncer que la CR, en Mayenne, « signera la charte des riverains telle qu’elle est proposée. Elle est convenable ».
Sur le thème de l’usage des pulvérisateurs, la CR va lancer une journée de communication, « en centre-ville de Laval, un mercredi après-midi pour expliquer à quoi servent nos pulvés et comment ils fonctionnent. Pour dire aussi que ce n’est pas le pulvé qui est dangereux, mais le produit que l’on met dedans », précise Pascal Aubry. Pour Olivier Chemin : « l’agriculture française est une, voire la plus propre. Les produits phytos sont utilisés à des doses homologuées et, souvent, en dessous des doses conseillées, notamment en raison du coût de ces produits.» Cette opération « de pédagogie aura lieu au cours du 1er trimestre 2020 » indique Pascal Aubry.