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La coopérative Agrial priorise des investissements internes

Agrial a présenté ses résultats 2019 ce mercredi. Avec un chiffre d’affaires de 6,1 milliards d’euros, la première coopérative de France va prioriser des investissements internes.

© Agrial

« Notre objectif était de tout faire pour que le confinement soit un non-événement pour nos 12 500 adhérents. Nous nous sommes organisés pour que la collecte, du lait et des animaux, se poursuive. Et que l’approvisionnement des semences et des produits ne soit pas interrompu, particulièrement à cette période consacrée aux travaux des champs. » Lors d’une conférence de presse, mercredi matin, le président Arnaud Degoulet et le directeur Ludovic Spiers ont rappelé ainsi les priorités de la coopérative Agrial durant ces derniers mois. « Même si, dans notre secteur d’activité qu’est l’agroalimentaire, nous avions la double chance de pouvoir continuer à produire et à vendre, notre chiffre d’affaires a globalement diminué de 7 %, détaille le directeur, et nous avons subi une chute de performances de 20% liée à la baisse d’activité et aux surcoûts industriels logistiques. » Une situation qui a contraint Agrial « à prendre des mesures » (moins d’embauches, réduction des frais fixes et des investissements), sans toutefois prévoir de plan de restructuration ni de fermeture de site.

Progression de 4,3 % du CA

En 2020, la coopérative normande va donc « temporiser sa croissance externe » en se focalisant plutôt sur les investissements internes, notamment dans la branche lait avec la reconstruction de l’usine de Luçon (85), suite à l’incendie de février dernier, et le renouvellement de la tour de séchage du site d’Herbignac (44). Agrial vise la transformation de 700 millions de litres de lait en fromage ingrédients. « Nos arbitrages favorisent la branche lait, qui contribue à 41 % du chiffre d’affaires du groupe, et qui est porteuse de forte valeur ajoutée », explique Arnaud Degoulet. Sur les 6,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires réalisé en 2019 par la coopérative, en progression de 4,3 % par rapport à 2018, la branche légumes arrive en deuxième position, avec une activité stable. « Nous avons opéré un recentrage stratégique sur le marché de la quatrième gamme en privilégiant la France, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Allemagne et en cédant nos activités suisses et italiennes, indique le président, nous privilégions la production locale, avec par exemple l’implantation de serres au Royaume-Uni. » La coopérative mise également sur le déploiement de sa nouvelle filière Agrilogique de légumes avec zéro résidu de pesticides, en première et quatrième gamme.

Développer la complémentarité

Deuxième opérateur français de la production de cidre en France, Agrial avait commencé l’année 2020 « sur une belle dynamique », avec le lancement prévu de la marque Écusson en bio. Mais la crise sanitaire a fait grossir les stocks chez les industriels, obligeant, sans doute, la coopérative à détruire 100 000 hl de jus pour faire de la place dans les cuves. « Notre développement en France et à l’international doit avoir un sens pour nos adhérents, rappelle Arnaud Degoulet, et la branche boisson est un bon exemple. Nos activités aux ÉtatsUnis ont permis de soutenir la filière. L’intégration d’Aston Manor permet d’utiliser le concentré de pommes de Normandie et de Bretagne. » En 2019, la branche viande du groupe « a tiré les synergies » des récentes acquisitions (Tallec, Maître Jacques, Brient) et devrait bénéficier de celles du pôle charcuterie (Sibert, La Bresse) en 2021.

Des marques et du bio

Les 55 marques (et 900 produits) de son panier sont, pour Agrial, « un point fort, levier de création de valeur ajoutée ». « Certes, c’est lourd et coûteux, reconnaît Ludovic Spiers, mais c’est très utile, surtout pour revendiquer une production locale. » Les démarches Porcristal et Grand Fermage vont dans ce sens. La coopérative s’intéresse aussi au bio avec le lancement de la marque « 300 et bio » et se déclare « ouverte à d’autres structures » pour répondre aux enjeux techniques soulevés, notamment en production légumière. Bruno Martel, producteur de lait bio en Ille-et-Vilaine, est d’ailleurs nouvellement entré dans le bureau d’Agrial pour dynamiser le développement de la bio au sein du groupe. Première coopérative de France, Agrial continuera à vendre des produits phytosanitaires, tout en accompagnant ses adhérents dans la diminution de leur utilisation. « Mais on voit bien que la séparation entre la vente et le conseil fragilise le système, déclare Arnaud Degoulet, président reconduit dans ses fonctions, ces derniers mois devraient sonner comme un signal d’alerte aux oreilles des pouvoirs publics. » Conscient du travail politique à effectuer, le président de la coopérative, qui a redistribué 12 millions d’euros à ses adhérents pour l’exercice 2019, souhaite que l’importance de l’alimentation — et donc des producteurs — soit reconnue comme un bien commun.

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