Glyphosate : la décision est repoussée
Jeudi 12 octobre, en fin d’après-midi, une délégation de responsables syndicaux de la FDSEA et des JA de la Mayenne échangeait, à la Maison des Agriculteurs, avec deux eurodéputés : Valérie Hayer et Jérémy Decerle. La veille des débats au Parlement européen sur le devenir du glyphosate.
Jeudi 12 octobre, en fin d’après-midi, une délégation de responsables syndicaux de la FDSEA et des JA de la Mayenne échangeait, à la Maison des Agriculteurs, avec deux eurodéputés : Valérie Hayer et Jérémy Decerle. La veille des débats au Parlement européen sur le devenir du glyphosate.

Le 13 octobre dernier, les Etats membres de l’Union européenne, qui avaient à se prononcer sur la reconduction de l’autorisation de l’usage du glyphosate, ne sont pas parvenus à une décision. Pour cause, des pays, dont la France et l’Allemagne, se sont abstenus à ce vote. Comme il faut 55 % des pays représentants 65 % de la population de l’Union européenne pour qu’un vote soit entériné, là, le poids des abstentionnistes a pesé dans la balance. Résultat : le sujet reviendra devant les Etats membres, dans la première quinzaine de novembre, mais cette fois-ci en comité d’appel, dont la prise de position sera déterminante. Si le comité d’appel délivre un avis favorable ou s’il ne délivre pas d’avis, la décision sera adoptée par la Commission européenne : l’homologation de mise sur le marché du glyphosate sera prolongée pour dix nouvelles années. Aux entreprises qui commercialisent le produit de solliciter ensuite l’autorisation de mise sur le marché dans chacun des Etats membres.
Le glyphosate, « un totem »
On s’y attendait, et malgré l’avis de l’Autorité de sécurité sanitaire des aliments, qui a donné un avis favorable à la poursuite de la commercialisation du cette molécule, le politique a quelque peu pris le dessus sur le pragmatique. C’est d’ailleurs ce que sous-entendait Jérémy Decerle, député européen Renaissance, lors de son entretien à Laval avec les représentants de la FDSEA 53 et des JA 53, la veille du vote. « Politiquement, c’est difficile, avouait celui qui est aussi agriculteur et qui fut président national des Jeunes Agriculteurs, car pour certains, le glyphosate est devenu un totem. » Au nom de son groupe politique, il estime que « l’on ne peut pas accepter de remettre pour 10 ans un produit qui sociétalement et politiquement est un vrai totem. On souhaiterait une harmonisation européenne avec une autorisation incluant des conditions d’usage identiques dans tous les pays de l’UE. Là, avec la proposition de la Commission, on laisserait chaque Etat membre décider des conditions d’usage. »
Reste le point majeur, martelé par Florent Renaudier, président de la FDSEA de la Mayenne : « Pas d’interdiction sans solution ! », insistant sur « le manque d’alternative à cette molécule ». Pour Jérémy Decerle, l’abstention viserait « à essayer de sortir intelligemment du glyphosate ». Il faudra donc attendre le début du mois de novembre pour connaître ce qu’il adviendra de l’autorisation ou non du glyphosate dans l’Union européenne. Sans produit de remplacement, cette molécule est pourtant indispensable à certaines pratiques culturales.