Gestion de l’eau : préférer l’optimisme
La conférence ligérienne de l’eau a mis en avant les actions favorables.

Mardi se tenait la deuxième confé-rence ligérienne de l’eau organisée par le Préfet de région et le Conseil Régional. Comme l’a rappelé Christelle Morançais, présidente des Pays de la Loire, en introduction, « elle devait initialement se dérouler le 4 juillet, et a été reportée suite à la décision de boycott de la profession qui a souhaité dénoncer les accords commerciaux. Le sujet de l’eau est majeur pour l’avenir et exige un tra-vail apaisé. La conférence ne pou-vait pas se faire sans la présence du monde agricole ». Elle a affirmé son opposition au projet d’accord com-mercial, alors que les agriculteurs sont engagés dans des démarches pour fournir des produits sains.
Agir collectivement
Le préfet d’Harcourt a quant à lui insisté sur l’adaptation aux évolu-tions climatiques, illustrées de façon criante cet été. « Les déclarations de trois ministres et une circulaire de mai 2019 appellent à la mise en œuvre de projets de territoire ges-tion de l’eau. Il faut agir ensemble (producteurs et protecteurs), et aborder la question des réserves sereinement. J’ai demandé à la Dreal (Direction régionale de l’en-vironnemental de l’aménagement et du logement, ndlr) d’avancer sur ce sujet avec les collectivités. » a-t-il expliqué.Dans les prises de paroles succes-sives, on a pu mesurer une évolution des points de vue des élus et ad-ministrations. Tous partagent le fait que la situation des masses d’eau est globalement mauvaise sur la région, mais comme le résume la directrice de la Dreal : « c’est mul-tifactoriel, mais pas irréversible ». Elle détaille : hydrologie faible et prélèvements importants, pollutions ponctuelles et diffuses liées aux ac-tivités humaines, milieux aquatiques dégradés. Mais la conclusion se veut encourageante : « Il existe des so-lutions déjà mises en œuvre, à ca-pitaliser et démultiplier. Cela prend du temps. »
Les agriculteurs très concernés
François Beaupère a tenu à rappeler que sur les nitrates les tendances aujourd’hui sont satisfaisantes. Sur les pesticides : « la profession est engagée dans une transition. C’est un axe majeur de travail pour cette mandature ». Les Chambres d’agriculture souhaitent continuer à aider les agriculteurs à évoluer dans leurs pratiques par l’accompagnement individuel et collectif. « Sur les aménagements anti-transfert, nous souhaitons continuer le travail, notamment la plantation de haies. Mais le bocage n’est valable que si nous sommes capables de valoriser l’élevage. » Charles Guerlais, qui re-présentait la Frsea met en garde : « il faut du temps, ne pas décider sous la pression médiatique ou selon des idéologies. On est chefs d’exploitations, on s’adapte, on se forme. Mais le faire en ajoutant de nouvelles contraintes ne mènera à rien. Il nous faut aussi de l’eau pour sécuriser nos productions et les diversifier. Le stockage de l’eau hivernale est primordial, et peut aller dans le sens du plan protéines ». Cette conférence a ainsi mis en lumière que, sur la question très complexe de l’eau, de nombreuses évolutions sont engagées par l’en-semble des acteurs : collectivités, administrations et secteurs écono-miques. Malgré des indicateurs de qualité encore insuffisants, et une pression forte des associations environnementales, la plupart des élus présents ont résolument choisi l’optimisme.