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Gagner en autonomie par l'énergie

La première soirée « Énergies renouvelables », édition 2019, se tenait mardi soir à Loiron. Avec deux thématiques : la méthanisation collective et le photovoltaïque avec des trackers.

Benoït Dutertre, un des associés du projet de l'unité de méthanisation Méthamaine à Meslay-du-Maine.
Benoït Dutertre, un des associés du projet de l'unité de méthanisation Méthamaine à Meslay-du-Maine.
© VG

Mardi 8 octobre, à Loiron, le consortium EnRa53, animé par la Chambre d'agriculture de la Mayenne, proposait de s'intéresser à deux types de source d'énergie et d'autonomie énergétique, dans la continuité des quatre soirées de l'année dernière.

Premier exemple, développé par Benoît Durtertre, celui de l'unité de méthanisation de la holding Méthamaine, en cours de construction à Meslay-du-Maine, dans la zone industrielle du Fresne. « L'exploitation commencera en 2020 », explique Benoît Dutertre, un des onze actionnaires porteurs du projet Méthamaine. Issu du monde du cheval, il cherchait un débouché pour les fumiers de cheval. « Traditionnellement, nous les vendions pour les champignonnières de Paris, mais la concurrence des champignons produits en Pologne a réduit considérablement nos ventes en France. » La méthanisation est apparue alors comme une solution locale. Montage du dossier, recherche de partenaires financiers et techniques, acceptation du projet par la population, par les élus locaux et par les associations protectrices de l'environnement... Méthamaine aura mis quelques années à éclore. « C'est un projet modeste, poursuit Benoit Dutertre. Nous traiterons entre 20 000 et 25 000 tonnes d'effluents par an : des fumiers de cheval, de bovins, des lisiers de porcs, de volailles... et un peu de maïs. » « Pas plus de 10 % du pouvoir de méthanisation du maïs est autorisé en Mayenne, ce qui correspond à environ 3 % de maïs dans l'unité de production », souligne Hubert Guérault, technicien à la Chambre d'agriculture. « En Mayenne, le cadre est plus restrictif que la réglementation nationale qui autorise jusqu'à 15 % de maïs en culture principale pour alimenter les méthaniseurs », détaille Stéphane Guioullier, président de la Chambre d'agriculture 53. Une manière de préserver l'élevage dans le département.

Quant au biogaz produit par Méthamaine, il sera injecté dans le réseau urbain de Meslay-du-Maine. « Nous couvrirons 100 % des besoins en gaz l'été, des habitants comme des entreprises dont le plus gros consommateur de la commune, à savoir la laiterie Perreault, et 50 % des besoins de la commune en hiver », reprend Benoît Dutertre qui estime que Méthamaine est « un projet 100 % territorial ». Au moins pour 15 ans, car les contrats de vente de biogaz sont conclus pour une durée minimale de quinze années. De quoi rassurer les porteurs de projets de ce type. De quoi aussi permettre un retour sur investissement.

Dans le détail, Méthamaine ira chercher les fumiers et lisiers dans les exploitations agricoles, mais ne fera pas de « rendu racine ». « Les agriculteurs se chargeront de l'épandage », en raison notamment des coûts de transport. Question d'équilibre pour Méthamaine qui est tout de même un projet chiffré à 5,1 millions d'euros, supporté en partie par un prêt contracté de 3,7 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires annuel estimé à 1,1 million d'euros. Une unité qui fonctionnera avec l'appui de deux de ses actionnaires -- chacun ayant un tiers de son temps de travail disponible pour le projet -- et qui recrutera 1 salarié à temps plein et un à mi-temps.

Sous le soleil exactement

Autre sujet présenté, le tracker solaire, développé par la société Ok Wind. Un de ses commerciaux, Jérôme Guerois, est venu expliquer le fonctionnement de ses panneaux solaires qui, comme les tournesols, cherchent systématiquement le soleil -- ou plutôt la luminosité -- par un système deux axes. Ce qui améliore le rendement par rapport à une toiture fixe équipée de panneaux photovoltaïques dont le rendement maximum, par rapport à l'orientation solaire, est forcément réduit dans le temps.

Cette technique du tracker est destinée à l'autoconsommation, mais « le surplus, s'il y a, peut désormais être vendu à un distributeur d'énergie à 6 cts le kW », souligne Jérôme Guerois. Et une technique qui arrive à réduire les factures d'électricité et de couvrir les besoins énergétiques d'une exploitation agricole à hauteur de 25 à 50 %, donc de gagner en autonomie. Deux modèles sont installés par la marque pour un coût total compris entre 38 000 et 53 000 euros HT. Les trackers sont plutôt destinés aux élevages en bâtiment dont les consommations d'énergie sont linéaires sur la journée ou concentrées en journée.

La table ronde, qui a clos cette réunion, a permis un échange avec la trentaine de personnes venues se renseigner sur ces deux sources d'autonomie énergétiques.

La prochaine réunion proposée par le consortium EnRa53 se tiendra mardi 15 octobre, à Évron, salle des 4 -- Vents, dès 20 h 30.

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