Festival d'Évron : 95 % des animaux vendus
Le pari était risqué. Les organisateurs l’ont réussi. Cette 55e édition du Festival de la Viande s’est tenue et a assez bien profité aux éleveurs. Avec, en prime, un élevage mayennais dans les Inter-races.

« 95 % des animaux ont été vendus. Aujourd’hui (mardi 8 septembre, ndlr), il en reste 20 à vendre, dont 10 qui ne sont pas finis. » Jean-Yves Renard, président du l’Association des producteurs de la vallée de l’Erve, est satisfait de cette 55e édition du Festival de la viande d’Évron. Un rendez-vous qui s’est tenu dans des conditions particulières pour cause de Covid-19. Seuls les professionnels (vendeurs, acheteurs et bouchers) ont accédé au foirail d’Évron, vendredi 4 septembre. « La première réussite, c’est d’avoir pu organiser le festival », poursuit Jean-Yves Renard qui « espère que la vente de Noël, le samedi 5 décembre, pourra avoir lieu ». On croise les doigts…
Pour cette 55e , et afin de mettre en avant les races locales, les organisateurs ont créé un nouveau prix : celui de Grand Champion Blanc Bleu, faisant concourir toutes les bêtes de cette race, mâles et femelles dans la même catégorie. Et ce sont deux Angevins, Simon Oger et Cyril Guitet, du Gaec de L’Humeau à La Séguinière (Maine-et-Loire) qui sont repartis avec ce nouveau titre. Leur Grande Championne, d’environ 650 kg de viande, a fait la différence. Elle se caractérise par « un dos et une culotte comme il faut, une finesse d’os. Elle a tout de ce que l’on attend d’une Blanc Bleu. Elle n’a pas de défaut », ont-ils résumé. Cette bête née et élevée dans l’exploitation, « excellente pour les bouchers », sera achetée 14 euros le kg par Lagache pour un Centre Leclerc, peu de temps après sa victoire. Pour ce Gaec, c’était « la deuxième participation au Festival d’Évron », après le National Blanc Bleu, il y a deux ans.
Chez les mâles, ce sont des Mayennais, les frères Huchet, qui sont repartis avec la plaque de l’inter-races 2020. Quentin, Dominique et Jacky sont engraisseurs « par passion ». Installés à Martigné-sur-Mayenne, ce sont des fidèles d’Évron. « Mon grand-père faisait le festival depuis le début. Puis, mon père et mon oncle. Depuis, je crois que nous n’avons pas manqué une édition », souligne Quentin. Ils sont champions pour la 4e fois, avec, cette année, un Charolais de 3 ans, se distinguant des autres par « son dos, sa finition, et son global ». Environ 650 kg de viande (pour 900 kg debout) que l’on retrouvera à la supérette de Martigné-sur-Mayenne. La Socopa l’a acheté à 7,50 le kg.
Le titre de Grande Championne Vache est revenu à Wilfried et Ludovic Piau (père et fils), de SaintJust, en Ille-et-Vilaine, avec une bête élevée chez eux. Remarquée par le jury pour « sa finesse, son dos, son arrière de culotte ». Ces habitués d’Évron sont venus avec cinq bêtes, dont cette Parthenaise qui sera achetée à 9,50 € et que les consommateurs sarthois retrouveront au Centre Leclerc du Mans.
Enfin, Éric Salmon (Earl Rosières), accompagné de son fils Loghann, est rentré à Fyé dans la Sarthe, avec la plaque de la Championne Inter-race femelle. « La dernière fois que nous avons gagné, c’était en décembre 2014 », explique Éric. « Dès qu’on a de bonnes bêtes, on vient les mettre ici », poursuit-il. Sa Charolaise, « née et élevée chez nous », a fait la différence. Elle devrait donner « entre 650 à 700 kg de viande », estime l’éleveur. Elle a été acquise à 12,50 le kg et sera vendue par la boucherie Mellier à Eu, en Seine-Maritime.
Après les grandes finales, place aux négociations qui, aux dires de certains éleveurs, ne sont pas trop mal passées. On nous signalait des prix aux alentours de 6,50 euros le kg pour les animaux bien classés dans leurs sections. Il est vrai que seulement 380 animaux étaient présents (18 ayant été recalés par la commission de conformité) alors que l’on était plutôt entre 450 et 500 les dernières années. La loi de l’offre et de la demande a certainement joué dans un contexte pourtant assez morose. Et comme tous les ans, Bigard et Socopa sont les plus « gros » acheteurs, avec, respectivement 80 et 70 bêtes. Parmi les acheteurs, Super U Gorron en a pris 20, talonné par SVA-Intermarché (18). À noter que « le restaurant La Croix Verte à Néau se partage la championne Rouge des Prés avec le U-Express d’Évron », confie Jean-Yves Renard.