« On est encore l'épargne de précaution des GMS »
Malgré des feux bien verts, le prix du porc était encore à la baisse la semaine dernière.

« On est encore l'épargne de précaution des GMS », c'est ainsi que Jean-Bernard Adam, éleveur de porcs à Hambers et responsable de la section porcine de la Fdsea de la Mayenne, résume la situation actuelle. « Il n'y a pas de retard d'enlèvement dans les porcheries, les porcs partent en heure et en temps. Il y a aussi une relance de la consommation de viande française dans la globalité. Tout cela devrait nous être bénéfique. Malheureusement, on n'en voit pas les bénéfices... », s'indigne-t-il. Encore cette semaine, le quadrant à Plérin restait sur une stagnation par rapport à la semaine passée, avec un prix, lundi 6 avril, à 1,513 EUR/kg. Il était à 1,569 EUR/kg le jeudi 12 mars, comme le souligne le communiqué de presse commun signé de la Frsea et des JA Pays de la Loire, le 3 avril. « En cette période de crise sanitaire, dans laquelle les agriculteurs contribuent largement à l'effort de solidarité, les acheteurs au Marché du Porc Breton ont décidé de diminuer le prix aux éleveurs ! », poursuit le communiqué. Pour le Mayennais Jean-Bernard Adam, une partie de l'explication tient à la structure même des abattoirs français. « Il y a deux politiques qui se mettent en place. Celle des abattoirs dépendant de la grande distribution, à savoir Intermarché et Leclerc, qui n'ont pas de marchés à l'export. En début d'année, la hausse du prix les avait un peu perturbés. Ces abattoirs ont mis la pression et là, ils continuent de l'accentuer pour récupérer les marges de leurs magasins. Quant aux autres abattoirs, comme les prix sont à la baisse, ils s'arrangent de cette situation », analyse-t-il. Et de poursuivre : « nous sommes la dernière roue du carrosse et il faut que nous nous contentions des miettes ».