Elections municipales : Mickaël Marquet, agriculteur et maire de Nuillé-sur-Vicoin
Mickaël Marquet est maire de la commune de Nuillé-sur-Vicoin depuis 2014 et élu au sein du conseil municipal depuis 2001. Faisant partie de Laval Agglo, la commune compte 1 270 habitants et 18 exploitations agricoles. Une commune rurale avec une population agricole très faible. Témoignage.

Quelle population retrouve-t-on à Nuillé-sur-Vicoin ?
Mickaël Marquet : Les gens viennent chez nous pour deux raisons, soit pour habiter à la campagne. Des habitations en zone agricole, mais reculée du centre-bourg. Ils veulent être en prise directe avec la nature et des accès digne de ce nom. Et des gens qui financièrement ne peuvent pas acquérir en première couronne. Nous proposons des prix attractifs sur les lotissements, sur lesquels on ne fait pas de marge, mais on attire de la population pour pérenniser l'effectif des scolaires, maintenir nos services et nos commerces de proximité.
Vous sentez-vous remis en question sur votre métier d'agriculteur en tant que maire de votre commune ?
M.M. : Je ne suis pas directement questionné sur les pratiques agricoles. Les gens trouvent ça normal que les gens roulent des tracteurs, épandent du fumier. Quand les choses sont faites de manière responsable et intelligente, les choses se passent plutôt bien dans l'ensemble. Pour ce qui est des pesticides, des ZNT ou encore de la qualité de l'eau, les gens ne se tournent pas vraiment vers le maire pour ces choses-là. Les habitants se soucient plutôt de la restauration scolaire. Depuis 2015, nous avons embauché un cuistot ce qui nous permet de maîtriser nos approvisionnements en fruits en légumes et en viandes. On a beaucoup de retours positifs. Aujourd'hui le débat c'est sur le repas végétarien par semaine, certains parents sont offusqués de ça, on réfléchit sur ce sujet avec le cuistot.
Que pensez-vous de la mise en place de la Charte des riverains ?
M.M. : Je pense qu'il y a de la pédagogie à faire. S'il y a des ZNT c'est parce que l'agriculture a était fortement développer depuis l'après-guerre, il fallait être productiviste. Je suis prêt à passer en Bio si cela répond aux demandes sociétales. Mais aujourd'hui, ce que veut le citoyen c'est des produits très peu chers pour nourrir sa famille a peu cher. Il faut sensibiliser les gens sur la manière de consommer, s'ils ont l'impression que le Bio correspond mieux à leurs attentes, pourquoi pas, mais dans ce cas il faut y mettre le prix. Une étude est en cours sur les molécules que l'on retrouve dans les cheveux. Sur 11 molécules, seulement trois molécules sont en lien avec l'agriculture. Le reste c'est des détergents, des cosmétiques... Avant de remettre en cause l'agriculture, il faut commencer par remettre en cause les pratiques de consommation.