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Du maïs ensilage en bio : c’est possible !

Il y a un an, Yves Treton a décidé de se convertir au bio. Cet éleveur laitier a cependant gardé quelques techniques a priori associées à un système conventionnel : il continue de donner du maïs ensilage ou déshydraté à ses vaches.

Yves Treton, éleveur à Courbeveille.
Yves Treton, éleveur à Courbeveille.
© YT pour Agri53

Conserver du maïs ensilage dans la ration n’est pas incompatible avec la production biologique. Installé en production laitière depuis 1996 à Courbeveille, Yves Treton en fait l’expérience. Il a décidé, il y a un an, de transformer sa production. D’un système conventionnel, il est passé au bio. « Je tournais en rond, je m’ennuyais dans le conventionnel. Le bio est plus compliqué techniquement. C’était une façon de rebondir, d’avoir un nouveau challenge. » Il souhaitait également pouvoir passer moins de « temps sur le tracteur et plus avec mes vaches. »

La conversion s’est faite relativement en douceur puisque Yves Treton avait déjà un « système très herbager » et la chance d’avoir 1 hectare pâturable par vache autour de ses bâtiments. L’exploitant a également fait le choix de conserver une part de maïs ensilage et déshydraté dans ses rations. Une décision qui peut surprendre à première vue, mais qui a pourtant tout son sens à en croire Yves Treton.

Équilibre dans la ration

« En agriculture biologique, nous restons dans des systèmes dans lesquels nous souhaitons maintenir un certain niveau de production. Moi, je souhaite rester à 7 000 kg de lait par vache et par an. Pour cela, j’ai besoin d’avoir de l’énergie. Énergie que je trouve dans le maïs. » Pour ne pas que ses vaches aient trop de protéines, mais suffisamment d’énergie, Yves Treton a conservé 18 % de maïs dans sa surface fourragère. « Le maïs a un amidon qui correspond bien à l’herbe, car il a une assimilation assez lente. » L’agriculteur peut également faire davantage de stocks d’herbe en enrubannage pour en distribuer toute l’année avec son maïs. Cette méthode permet de maintenir un niveau de production et d’éviter que les vaches ne maigrissent pas trop. « On maintient ainsi un niveau régulier de collecte de lait, ce qu’apprécie la laiterie. »
Néanmoins, il faut être attentif. Si trop de maïs est intégré, que l’on ramène trop d’énergie, il sera nécessaire de racheter des protéines qui sont normalement fournies par l’herbe. « En conventionnel, les protéines sont autour de 300 €, mais en bio elles passent à 900 €. Il faut donc faire bien attention à adapter le pourcentage de maïs en fonction du parcellaire pour maintenir l’équilibre. » Selon l’agriculteur, l’idéal est d’avoir des parcelles proches et de diminuer progressivement la part du maïs. « Selon moi, pour maintenir une étable, c’est bien d’avoir 15 à 20 % de maïs dans la surface fourragère. Pour ma part, j’aimerais la diminuer davantage. »

Semer au bon moment

Lors des semis de maïs, les semences ne sont évidemment pas traitées et donc pas protégées des parasites. « La température du sol doit être suffisamment chaude, au moins à 12 °C à 10 cm de profondeur afin que le maïs lève rapidement pour être plus résistant. Les semis se font beaucoup plus tardivement. Là je n’ai encore rien fait. Je ne pense commencer qu’autour du 10 mai. »
Une levée rapide qui est aussi nécessaire pour étouffer les mauvaises herbes. « Il faut que le maïs sorte au bout de 5/6 jours» Au moment de semer, l’agriculteur doit également s’assurer de pouvoir passer sa herse étrille ou sa houe rotative rapidement. « S’il pleut dans les deux jours, je ne vais pas semer. Il faut détruire les mauvaises herbes le plus tôt possible pour avoir plus de chance que cela soit efficace. » Une fois les rangs recouverts, Yves Treton va également passer avec sa bineuse. Un travail minutieux donc, qui demande plus de temps à l’éleveur.
Si le bio peut parfois être plus compliqué en termes de technique, Yves Treton ne regrette en rien sa conversion. « Je me sens mieux dans ce système. J’aime notamment beaucoup voir mes vaches à la pâture. Je trouve cela plus cohérent que devoir distribuer à l’auge tout le temps. En plus, mes vaches sont en meilleure santé », se réjouit l’éleveur.

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