Des œufs Label rouge à Chailland
Lundi soir, le Gaec de la Deulinière, à Chailland, présentait son nouvel atelier : un bâtiment de poules pondeuses Label rouge. Une diversification qui s’appuie sur le bien-être animal.

C’est l’aboutissement d’un projet d’installation et de diversification que les invités du Gaec de la Deulinière sont venus découvrir lundi soir au hameau de La Taille, à Chailland. Même si cela fait un an que Mathilde Maignan a officiellement rejoint le Gaec que forme son père Christophe avec Olivier Chevris. Son installation était basée sur la création d’un atelier de poules pondeuses. Il aura fallu quelque temps pour la concrétisation, et le passage du dossier par plusieurs phases, avant que le Gaec construise, avec Agrial, ce nouvel atelier. Un atelier qui vient diversifier une exploitation qui a déjà opté pour plusieurs productions : du lait, des taurillons et des génisses « viande ». Le tout sur 200 hectares, avec comme base de cultures : 65 à 70 hectares de maïs et jusqu’à 40 hectares de blé.
« Nous savons très bien que la production d’œufs en cage va disparaître, explique Mathilde Maignan. Alors, autant anticiper avec la production en Label rouge. » Une production qui sera vendue sous la dénomination « L’Œuf de nos villages ». « Agrial commercialise déjà plus de 45 % de sa production en Label », ajoute Mathilde. Ici, dans ce bâtiment de 60 mètres de long pour 15 mètres de largeur, 6 000 pondeuses de race hy-line vont arriver ces jours-ci. Tout est fin prêt. « Nous avons installé 900 mètres de tube pour les perchoirs en respectant les tailles imposées par Agrial», détaille Mathilde. Les nids sont également opérationnels avec un acheminement continu des œufs vers la zone de tri, la mise automatique en plaques alvéolées de 30 unités (5 x 6 œufs). L’outil complet est un PSPC 30 de Prinzen. Cette emballeuse automatique dispose les pointes des œufs vers le bas et permet « une manipulation des œufs en douceur », souligne le fabricant sur son prospectus. Cette PSPC 30 emballe jusqu’à 24 000 œufs à l’heure. Une fois les œufs bien calés dans les alvéoles, ils seront mis en palette, puis amenés dans le sas de départ du bâtiment.
Dans ce type d’élevage, les poules arrivent à l’âge de 18 semaines et pondront tous les jours, jusqu’à l’âge moyen de 72 semaines. « Les nids ouvriront le matin dès 5 h et jusqu’à 9 h. » Aux poules de s’habituer aux horaires de ponte… Même si, « elles pondent à plus de 80 % le matin ». Passées les 72 semaines, ce sera le vide sanitaire d’une quinzaine de jours. Puis une nouvelle bande de 54 semaines, et ainsi de suite… Pour l’aliment, c’est Agrial qui fournit. « Les poules auront 130 g par jour chacune. » Mathilde estime « ce système relativement simple » qui fait appel à des naisseurs-éleveurs. « Il y en a peu dans notre région, indique Mathilde. Nous sommes allés à Carhaix visiter un élevage naisseur. » Le bâtiment ouvre sur un parc arboré de 3 hectares qui permettra aux poules « de se dégourdir » à volonté, en journée, via les trappes. Toujours côté bien-être, les mangeoires et abreuvoirs sont équipés de systèmes en plastique qui empêchent les volailles de se poser dessus. Pas de risque donc de dépôt de fiente dans l’eau ou sur l’aliment, et ce, sans les systèmes électriques auparavant utilisés. « Je suis très sensible au bien-être animal », insiste Mathilde Maignan. Un bien-être que l’on retrouve aussi côté réception des œufs, avec un système de repose palettes qui s’adapte à la personne. « Le bien-être de l’éleveur, c’est également important », ajoute Christophe Maignan. Quant à l’investissement global, « il est de l’ordre de 300 000 euros ». Il ne reste plus qu’à produire !