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De l’intérêt du photovoltaïque pour vos exploitations agricoles

Dans le cadre de la journée du Consortium EnRa53 qui se tient le 22 novembre à Louverné, un point sur l’intérêt de développer un projet photovoltaïque dans son exploitation agricole.

A Vimarcé, une centrale photovolatïque de plus de 1800 m2 pour une production revendue à 100 % à Enedis (lire page suivante).
A Vimarcé, une centrale photovolatïque de plus de 1800 m2 pour une production revendue à 100 % à Enedis (lire page suivante).
© VG

Les installations photovoltaïques fleurissent de plus en plus dans les exploitations aujourd’hui et ce n’est pas un hasard, les performances sont au rendez-vous. Depuis 10 ans, les puissances installées ont doublé et les prix ont été divisés par 7, le photovoltaïque est devenu en quelques années ultra compétitif et ce n’est que le début. La technologie s’améliorant et se démocratisant, les coûts d’installations chutent et les productions électriques augmentent : « aujourd’hui pour une centrale de 100 kWc (kilowatt-crête), il faut moins de 500 m², quelques années auparavant cela nécessitait plus de 650 m², et à l’avenir ces surfaces vont encore diminuer ! » Les panneaux sont passés de puissances équivalentes à 200-250 Wc à aujourd’hui 350-400 Wc et avec des rendements qui s’améliorent (19 % en moyenne, c’est-à-dire que 19 % de l’énergie reçue est transformée en électricité). Il y a aujourd’hui deux moyens de valoriser l’électricité que l’on produit : la vente totale et l’autoconsommation. L’énergie est toujours subventionnée en France via les tarifs d’achats et les primes à l’autoconsommation (sous certaines situations). Ces subventions permettent aujourd’hui de produire des kWh moins chers que ceux issus du marché de gros, faisant du photovoltaïque une activité ayant une bonne rentabilité.

• Dans quelles conditions puis-je avoir une installation photovoltaïque chez moi ?

Disposer d’une installation photovoltaïque est accessible à tous, tout ce qu’il faut c’est de posséder un toit. Cependant, pour qu’elle soit intéressante économiquement une centrale photovoltaïque doit être (dans la mesure du possible) optimisée. Plusieurs critères seront regardés par les installateurs pour définir si l’installation sera optimisée ou non. L’orientation par rapport au sud est le critère premier, celle-ci doit être le plus proche de 0 ° sud pour bénéficier au maximum du rayonnement solaire. Deuxièmement, l’inclinaison de la toiture : en Mayenne, une inclinaison optimisée sera entre 30 et 34 % de pente. Cependant, si vous disposez de bâtiments moins bien orientés ou avec une inclinaison moins favorable vous pouvez toujours produire une énergie compétitive, vous produirez toujours 90 % du maximum avec +/- 30 ° d’orientation et d’inclinaison.

C’est pourquoi il est important de penser photovoltaïque pour l’installation d’un nouveau bâtiment dans sa ferme. Les installations sur bâtiments existants sont un petit peu plus exigeantes techniquement. En plus des facteurs précédemment cités, ils nécessitent une solide charpente, un panneau photovoltaïque et son support d’intégration pèsent entre 19 et 21 kg au m², une contrainte non négligeable sur une charpente déjà essoufflée. Aussi, la réglementation interdit également toute pose sur fibrociment amianté (antérieur à 1997), les poses se faisant généralement sur bac acier. Cependant, rien n’est impossible et les renforts de charpente (redressage) et rajout de pannes (pour des entraxes entre 1,5 et 2 m) sont faisables ainsi que le dépôt et remplacement du fibrociment par bac acier (ou pose directe sur la charpente, le panneau faisant office de toiture).
La réalisation d’une installation photovoltaïque sur un bâtiment existant nécessite une autorisation d’urbanisme qui implique de s’informer au préalable des règles en vigueur dans la commune de l’exploitation. Une simple déclaration préalable suffit pour les projets sur toiture et un permis de construire est demandé pour toute nouvelle construction (bâtiment plus installation photovoltaïque).

• Le raccordement

Autre élément déterminant d’une installation photovoltaïque (en vente totale), le raccordement au réseau public d’électricité est un facteur de décision majeur dans un projet. En installant des panneaux photovoltaïques destinés à la vente totale sur l’exploitation, il sera nécessaire d’acheminer cette électricité sur le réseau. Pour cela il faut faire transiter le courant par un « tuyau » suffisamment dimensionné pour accepter toute la puissance fournie par l’installation. C’est pourquoi il est nécessaire la plupart du temps de procéder à des travaux sur l’infrastructure électrique. Et plus le poste de transformation est éloigné, plus le coût des travaux le sera. La demande de raccordement se fait auprès d’ENEDIS (la plupart du temps par l’installateur), et fixe le prix de rachat de l’électricité produite par la centrale. Il faut savoir que les tarifs d’achats sont revus (souvent à la baisse) tous les trimestres, il est donc très important de faire sa demande de raccordement assez rapidement.
Dans le cadre de l’autoconsommation (sans surplus), le raccordement n’est pas nécessaire. En effet, l’intégralité de l’énergie produite est consommée sur place. L’autoconsommation avec vente de surplus nécessite elle une démarche de raccordement. Dans le cas où l’on envoie de l’électricité sur le réseau, il est impératif d’en informer Enedis pour des raisons de sécurité. En revanche il n’y a pas de gros « travaux » physiquement entrepris sur le poste de transformation le plus proche, n’entraînant pas de « surcoût » au producteur.

• De l’idée au projet, combien de temps ?

Entre le temps de sa réflexion et les premiers kWh injectés sur le réseau, il peut y avoir du temps. Généralement, il se passe entre 1 an et 1 an et demi pour voir aboutir son projet. Après un ou deux rendez-vous avec l’installateur et la décision prise de monter son projet, c’est là que débute réellement le projet. Entre le dépôt de demande de raccordement, de la demande de rachat de l’électricité par EDF Obligation d’Achat et leur validation, il y a 3 mois maximum. Une fois validés, les travaux peuvent commencer. L’installation de la centrale dépendra de la capacité de l’installateur à assurer tous ces chantiers, il y a à l’heure actuelle une très forte demande, ce qui rallonge l’exécution des travaux. Une fois le raccordement au générateur Enedis, la production peut démarrer. La facturation se fait sur le site internet d’EDF OA, tous les semestres pour les unités de tailles comprises entre 36 et 250 kWc et tous les ans à la date anniversaire pour les installations de moins de 36 kWc.

• Mais quels sont vraiment les bénéfices pour mon exploitation ?

Prenons l’exemple de Sylvain, éleveur bovin qui a décidé cet été de faire installer une centrale photovoltaïque de 100 kWc sur un bâtiment de stockage parfaitement orienté (plein sud, 30 % de pente). Avec une productivité estimée à 1150 kWh/kWc/an, il va pouvoir produire en moyenne 116 000 kWh par an. Avec un tarif de vente à 10,76 cts d’€/kWh pour cette taille de projet, Sylvain va pouvoir dégager un revenu supplémentaire et une trésorerie largement positive pendant 20 ans (durée des contrats de rachats de l’électricité).

• Quel investissement cela représente-t-il ?

L’investissement pour une centrale photovoltaïque de 100 kWc représente aujourd’hui entre 90 000 € et 110 000 € (hors raccordement). Le prix de la centrale dépendra de la qualité des panneaux, des onduleurs, etc… de plus ou moins bonne qualité selon les marques de fabricant.

Pour un investissement de 100 000 € tout compris sans autofinancement, l’installation photovoltaïque de Sylvain va pouvoir lui rapporter 25 500 € d’excédent brut de trésorerie au terme des 15 ans d’emprunt. Les 15 premières années, les recettes servent surtout à rembourser l’emprunt, mais permettent quand même de dégager un revenu supplémentaire. La vraie plus-value se fera lors des 5 dernières années où son installation va pouvoir lui rapporter 42 000 € (en plus de l’excédent de trésoreries déjà accumulé).

• Pour quel résultat au final ?

Au total, l’installation va dégager 67 500 € d’excédent de trésoreries au terme des 20 années de contrats. Il aura tout au long du contrat produit 291 275 € de chiffres d’affaires et aura eu 223 916 € de charges de fonctionnements, annuités, d’impôts sur les sociétés, etc… Grâce à son investissement, Sylvain atteint un taux de rentabilité approchant les 4 %, bien supérieur à un placement dans un Livret A.

Pourquoi venir à la journée du 22 novembre ?

Le vendredi 22 novembre, le consortium énergie renouvelable EnRa53 organise une grande journée de découverte de tous les types de production d’énergies renouvelables applicables aux exploitations agricoles. L’occasion de rencontrer les partenaires EnRa53 dans le site d’Echologia à Louverné, dès 10h. Et de participer à un programme diversifié qui débutera peu après 10h, avec dans un premier temps, deux séries d’ateliers le matin : « Méthanisation agricole, investissements et financements », « Construire un projet photovoltaïque ». Toujours le matin la 2e série d’ateliers aura pour thèmes : « Conduire une unité de méthanisation au quotidien » et « Autoconsommation photovoltaïque, comment faire ? » Les ateliers se termineront vers 11h30, laissant place à 12h au cocktail déjeunatoire (offert sur inscription auprès de Pauline au 02 43 67 38 60, avant le 14 novembre). Dès 14h, des tables rondes seront organisées jusqu’à 16h. L’occasion de multiplier les échanges d’expériences ou de projets.

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