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De l’eau, de l’ombre, de l’air

Ce n’est certes pas « un temps pour les bêtes grasses » comme dit le dicton. Pourtant il existe des précautions à retenir en cas de fortes chaleurs pour aider les troupeaux à mieux les supporter.

© AF

Beaucoup d’eau

La consommation d’eau d’une vache laitière se situe autour de 110 litres/jour mais en cas de fortes chaleurs, celle-ci peut monter au-delà de 150 litres, voire atteindre 200 L/j avec des températures supérieures à 30 °C. Pour les vaches allaitantes, l’abreuvement va dépasser 150 L ces jours-ci d’autant que l’herbe pâturée, plus sèche n’en couvrira qu’une faible part..

De plus, la chaleur induit des baisses d’ingestion et une consommation d’énergie accrue pour régler la clim interne des animaux. C’est une cascade de conséquences métaboliques qui est à prévenir : baisse d’ingestion de fourrages, baisse de la rumination et donc de la salivation, limitation du pourvoir tampon de la salive dans le rumen et donc risque de subacidose accrue. Ainsi, il faut être attentif à la distribution de minéraux (perte par sudation). Recourir au bicarbonate de sodium (150 à 200 g/j/VL) pour « tamponner » le rumen et vérifier la couverture en potassium K, Magnésium Mg et sodium Na et maintenir une BACA très positive (> 300 meq).

Alimenter plus tôt le matin
Et attendre plus tard le soir réduit également le risque d’échauffement de la ration à l’auge : bien éliminer les refus entre chaque distribution.

Chercher l’ombre, la fournir

La nuit reste la meilleure pourvoyeuse en ombre des animaux. Sortir donc les animaux la nuit est la première adaptation. Mais cette habitude est instinctive et les lots qui ont un libre accès aux bâtiments et à la pâture choisissent d’eux-mêmes cette solution.

Pour les lots au pâturage, créer l’ombre grâce à des haies qui offrent une ombre répartie sur un long linéaire ce qui évite les regroupements d’animaux. La présence d’arbres et de haies permet ainsi de limiter les amplitudes thermiques et une atténuation de 3 à 5 °C en période de forte chaleur peut être observée. Les arbres isolés, s’ils offrent un abri, ne suffisent pas et peuvent accroître le microbisme par la concentration d’animaux.

 

Des prairies qui souffrent aussi

Il ne faut pas hésiter à modifier l’ordre des parcelles du circuit de pâturage pour que les vaches aient accès à des parcelles ombragées. Sous fortes températures, la majorité des espèces prairiales ne poussent plus mais les ray-grass sont particulièrement sensibles. Éviter tout surpâturage de prairie à base de RGA. Cette plante supporte mal les températures élevées et cela conduit à des pertes de pieds.

Des courants d’air

Au bâtiment, les systèmes de volet ou de bardage amovibles (filets enroulables) peuvent permettre de créer de grandes ouvertures et des courants d’air salutaires dans les bâtiments. Des brasseurs d’air bien positionnés et correctement dimensionnés par rapport au volume du bâtiment peuvent améliorer la circulation de l’air notamment dans des bâtiments longs ou très larges et ne bénéficiant pas d’ouvertures latérales suffisantes. Il existe aussi la solution des brumisateurs en bâtiment, à utiliser sans compter les jours de canicule.

Il s’agit donc aujourd’hui de s’adapter à un premier épisode de canicule. Mais demain la probable répétition de ces évènements va conduire les éleveurs à les inclure comme paramètre pour reconfigurer le bocage et raisonner de nouveaux investissements dans les bâtiments. La rentabilité, le confort des animaux et la sérénité des éleveurs guideront leurs choix.

 

En cas de fortes chaleurs

Réagir

  • Surveiller le comportement individuel des animaux, détecter tôt tout risque d’hyperthermie et de déshydratation,
  • De l’eau à gogo : vérifier le débit des abreuvoirs et les niveaux des bacs au pâturage. Si l’abreuvement est distribué, doubler les tours d’eau,
  • Sortir les animaux la nuit, les garder au bâtiment le jour,
  • Nourrir (un peu) moins, plus tôt et plus tard,
  • Choisir les parcelles les plus fraîches qui offrent un maximum de linéaire de haie et d’arbres,
  • Vérifier la ventilation naturelle des bâtiments, maximiser la circulation d’air, créer des courants d’air.

Agir

  • Réimplanter de nouvelles haies, un véritable bâtiment à l’herbage,
  • Investir dans un système de brumisation voire de ventilation dynamique des bâtiments,
  • L’avenir : l’agroforesterie avec des arbres intra parcellaires comme autant de parasols,
  • Ne rien faire : si tout a été anticipé, il n’y a plus qu’à surveiller.
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