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Changement climatique : « il va falloir s’adapter »

Comment adapter son exploitation au changement climatique ? C’était le thème de la journée d’échanges techniques organisée, mardi 19 mars, par le syndicat du bassin de l’Oudon ?

Ulrich Schreier de l’entreprise Éco Dyn.
Ulrich Schreier de l’entreprise Éco Dyn.
© VG

Avant une visite de l’exploitation d’Aymeric Sabin à Ballots, une quinzaine de personnes ont écouté les interventions de Sarah Colombie de l’institut Oracle de la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire et d’Ulrich Schreier de l’entreprise Éco Dyn, à la Selle Craonnaise.

Sarah Colombié a d’abord dressé l’état du changement climatique depuis les années 1970 à l’échelle mondiale et à celle des Pays de la Loire, afin et donner des pistes de changements des pratiques culturales. Les températures régionales ont augmenté en moyenne de 0,35 °C par décennie avec « un réchauffement très net en été et au printemps ». Parallèlement, le nombre de jours de gel a baissé de 5 jours par décennie au Mans, et de 3 jours par décennie à Angers. « Il va falloir se poser la question des couverts gélifs », souligne Sarah Colombie. Rappelant que le maïs fourrager arrive à maturité avec un cumul des températures entre 1500 et 2000 °C, elle évoque la nécessité de la précocité afin « d’anticiper la floraison ». Aussi, ces changements se traduisent par des « risques de deuxième attaque des pyrales dans les maïs ». Quant au blé, les changements climatiques entraîneraient « un risque d’échaudage ». « Les jours de température favorable à la constitution des grains ont augmenté de 2,7 jours par décennie. Il va falloir réfléchir à des mélanges, des méteils, ou bien des orges et triticales, moins sensibles à l’échaudage », conseille-t-elle. Autre conséquence, la pousse de l’herbe : « le pic de pousse sera plus tôt, vers fin mars — début avril, et plus important ». Récoltes et périodes de pâturage devront donc également s’adapter.

Mais les températures ne font pas tout : les précipitations, même si, en volume, elles ont peu évolué, sont de plus en plus concentrées. « L’été, le bilan hydrique sera plus tendu ». Pour donner un exemple, les prévisionnistes estiment que l’année 2018 est « révélatrice » de ce qui nous attend dans un proche avenir… « Il va falloir vraiment travailler ensemble sur la gestion de l’eau », a résumé Hervé Foucher, céréalier et vice-président du syndicat du bassin de l’Oudon, en charge des zones humides et zones tampons.
Quelques leviers ont été livrés par Sarah Colombie, notamment pour les prairies, comme : « semer des mélanges multiespèces, augmenter la part des légumineuses, substituer par de la luzerne, du dactyle, de la fétuque, semer la prairie sous couvert après un blé, adapter son calendrier… »

Changer de paradigme

Changer de pratique, c’est, pour certains, changer totalement la manière de penser l’agriculture. En mettant le sol au centre de la problématique, Ulrich Schreier propose de passer en agri-régénération. L’analyse du sol est le premier pas. La reconstitution de l’humus, le deuxième. La couverture permanente du sol par les techniques du sous-semis, des semis directs, la culture de méteils et de couverts diversifiés, etc. apporte une reconstitution de la vie des micro-organismes du sol. La régénération du sol passe aussi par une phase mécanique de fissuration jusqu’à 20 à 25 cm de profondeur pour redonner aération et espaces de vie pour les micro-organismes. Il propose un outil créé par sa société : le fissurateur Eco-Dyn, « une fraise qui vient scalper le sol sans le retourner » (pour en savoir plus : www.ecodyn.fr). « Les dents à l’arrière viennent soulever un peu le sol pour qu’il se fissure. On peut utiliser un tracteur de 85 cv et descendre, si besoin jusqu’à 40 cm de fissuration du sol. » Cela paraît simple et, selon Ulrich Schreier, efficace et rapide : « cela prend 30 min/ha, pas besoin d’intrants, on sème en même temps. C’est à faire à l’automne, quand le sol est sec ». Au maximum, Ulrich Schreier donne aux agriculteurs entre 3 et 4 ans pour retrouver un sol de qualité autorégénérant. Après, c’est une question de types de cultures, et là, on retrouve les recommandations émises par Sarah Colombie : « multiespèces, semis sous couvert, méteils, couverts diversifiés… » Auxquels s’ajoute un thé de compost fabriqué pour partie avec des copeaux de bois et vendu par Eco-Dyn. Qui est à pulvériser sur les feuilles.

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