West Data Festival : la donnée, enjeu majeur de l’agriculture
Le mercredi 2 février, à l’occasion du West Data Festival, la donnée agricole était au centre d’un débat à l’Espace Mayenne de Laval. Comment est-elle gérée ? Comment maîtrise-t-on son usage, sa standardisation et quelles sont les bonnes pratiques ? Éléments de réponse avec Olivier Duhamel, agriculteur mayennais et référent Numérique Pays-de-la-Loire pour la FNSEA.
Le mercredi 2 février, à l’occasion du West Data Festival, la donnée agricole était au centre d’un débat à l’Espace Mayenne de Laval. Comment est-elle gérée ? Comment maîtrise-t-on son usage, sa standardisation et quelles sont les bonnes pratiques ? Éléments de réponse avec Olivier Duhamel, agriculteur mayennais et référent Numérique Pays-de-la-Loire pour la FNSEA.

Olivier Duhamel, agriculteur en Mayenne, faisait part mercredi de son expérience d’utilisation des nouvelles technologies. Installé depuis 1998 en exploitation familiale à La Chapelle-Rainsouin sur une surface de 180 ha, dont 110 ha de cultures de vente, il utilise la donnée agricole pour ses 60 vaches laitières (production de 510 000 litres de lait). En individuel depuis 2010 avec un salarié, il s’est équipe en 2013 d’une moissonneuse avec contrôle de rendement et son système de GPS pour le guidage.
Un tracteur avec guidage
En 2014, Olivier Duhamel se dote ensuite d’un capteur de chaleur Medria, un système de surveillance pour le bétail, qu’il renouvellera en 2018 avec les options « activité de la vache » et « activité vêlage ». « Cela se schématise par des courbes sur les temps d’exercice et de repos. Selon son activité corporelle, on peut détecter si la vache a besoin de se nourrir. On peut également savoir à quel moment l’animal est le plus apte à donner le meilleur lait ». Puis, en 2015, nouvel investissement avec l’achat d’un tracteur avec guidage et Isobus. Quels en sont les avantages ? Olivier Duhamel : « Cela me permet d’éviter les chevauchements, de bénéficier d’un gain en semence, de réduire l’usage des phytos, mais aussi de carburant. C’est aussi moins d’usures et un gain en temps de travail ». Un logiciel d’enregistrement et de gestion des cultures y est également intégré.
Une technologie de pointe
Sans surprise, la marque américaine John Deere a très souvent été prise en exemple par Olivier Duhamel dans son énoncé. « Les moissonneuses John Deere sont reliées à Internet. Avec le GPS, on obtient une précision de 2 cm. Elles sont aussi capables d’informer différentes sources ou encore de transmettre le rendement instantané ».
Autre atout non négligeable apportée par la donnée agricole : le travail des drones et des satellites qui, en photographiant les champs et les cultures, permettent la fertilisation pour les cultures suivantes. Pour ses 60 vaches laitières, l’agriculteur de La Chapelle-Rainsouin fait en 2021 une nouvelle acquisition, la dernière en date : l’installation d’un distributeur automatique de concentré pour adapter la ration par rapport à la production.
Désormais, son nouveau projet est d’investir dans un robot de traite avec trois objectifs principaux : gain de temps, simplification du travail et optimisation de la production grâce à l’utilisation des données élevage. « Je n’ai qu’un salarié. Le robot permet de faire la traite et de diminuer le temps de travail ». Le tout dans un souci d’interopérabilité donc, même si, comme il l’explique, « un robot n’empêche pas d’être présent et vigilant ».
La question du consentement
La data agricole suscite toutefois de nombreuses interrogations. Il était donc indispensable d’aborder les problématiques de gestion et de maîtrise de l’usage des données, comme la standardisation ou le consentement. Sur ce sujet quelque peu controversé, Florent Renaudier, président de la FDSEA de la Mayenne, a soulevé un questionnement : « D’une part, nous payons pour nous équiper avec ces nouvelles technologies et, d’autre part, on transmet gratuitement nos données. Ceux qui ont besoin de nos données ne pourraient-ils pas nous aider dans nos investissements ? Nous avons besoin de ces données et eux aussi. On ne veut pas laisser nos données sur la place publique sans bénéficier, en contrepartie, de financements pour nos investissements ».