Volailles festives : « La demande est bien au rendez-vous ! »
Avec l’influenza aviaire, on aurait pu croire que les élevages auraient des difficultés à répondre à la demande de volailles festives. Isabelle et Guillaume Meignan, éleveurs à Marigné-Peuton, constatent le contraire. Explications.
Avec l’influenza aviaire, on aurait pu croire que les élevages auraient des difficultés à répondre à la demande de volailles festives. Isabelle et Guillaume Meignan, éleveurs à Marigné-Peuton, constatent le contraire. Explications.

« On est en excès de boulot ! » C’est Isabelle Meignan, productrice de volailles, dans cette commune, avec son mari Guillaume, qui l’affirme, tout sourire. Un excès logique liée à cette période d’avant les fêtes de fin d’année. Pour mettre un coup de collier au travail et à la vente, le couple s’appuie aussi sur ces trois salariés. « On recherche d’ailleurs une quatrième personne », glisse au passage Isabelle Meignan. « Ce n’est pas facile de trouver du personnel pour préparer nos volailles », constate la chef d’entreprise.
Au hameau du Logis du Plessis, Isabelle et Guillaume Meignan sont spécialisés dans la volaille de plein air « depuis toujours ». Guillaume s’est installé en 2003, reprenant l’exploitation après sa mère. Le site produisait déjà de la volaille, plus des porcs. Isabelle a rejoint « progressivement » son époux. Les volailles ont pris le pas sur l’atelier porcin qui a été abandonné en 2008.
Près de la boutique de vente directe, en temps normal — entendez par là hors cette période d’influenza aviaire —, les 5 hectares sont animés. Poules, pintades, canards à rôtir, oies, chapons ou encore dindes animent les herbages qui entourent la douzaine de petits poulaillers. Mais en ce mardi 12 décembre, c’est plutôt calme. « Nous avons fait le choix de confiner toutes nos volailles », expliquent Isabelle et Guillaume. Un confinement qui entraîne un peu plus de travail pour la partie élevage. « Je dois pailler plus souvent les bâtiments », note Guillaume Meignan. Par contre, « le confinement ne nous augmente pas nos coûts d’aliments, car, comme les volailles ne sortent plus, elles bougent moins, donc elles mangent moins ».
Ces éleveurs jouent donc la carte de la prudence et respectent les normes sanitaires en vigueur. Alors bien sûr, lorsqu’Isabelle vend ses œufs sur les marchés de Renazé, Laval ou Château-Gontier, la question « est-ce que les œufs sont de plein air ? » revient de temps en temps. L’éleveuse devient alors pédagogue et explique à sa clientèle les raisons qui obligent les producteurs à confiner leurs poules. Idem pour la volaille qui, d’après Isabelle, « est un peu plus grasse que lorsqu’elle est dehors ». La qualité est tout de même au rendez-vous !
« On a cette chance d’être passé jusque-là à côté de l’influenza aviaire », analyse Guillaume Meignan. Par contre, l’exploitation n’a pas été en capacité de produire des canards pour cet hiver. « Le couvoir qui nous livre a été impacté par l’influenza aviaire au printemps et il a redémarré sa production qu’en août », continue Guillaume. Ce qui a entraîné des retards d’arrivée chez tous les éleveurs. Même chose pour les pintades, mais à moindre mesure. Pour Guillaume Meignan, dont l’élevage n’est pas très éloigné, à vol d’oiseau sauvage, du plan d’eau de La Rincerie, « seul le vaccin pourra améliorer la situation ».
Donc peu de pintades et pas de canards à rôtir pour les fêtes de fin d’année en provenance de cet élevage, mais oies, dindes ou chapons pourront être partagées lors des repas familiaux. « La demande est là et nous n’avons pas de difficulté pour satisfaire nos clients », constate Isabelle Meignan. Une demande qui, cette année, s’est exprimée bien en amont : « On a même commencé la prise des commandes un mois plus tôt que d’habitude », souligne l’éleveuse. « Sans doute que nos clients ont craint de ne pas pouvoir être approvisionnés. » Isabelle note cependant une demande provenant d’artisans-bouchers qui, en manque de volailles par leurs réseaux habituels, se tournent vers les producteurs en vente directe.