A Vaiges, PFC valorise les co-produits de volailles
En pleine préparation de renouvellement de son autorisation d’exploiter, l’entreprise PFC, à Vaiges, ouvrait, jeudi 17 octobre, ses portes à la presse. Une visite pour rappeler son rôle essentiel dans la filière volaille française.
En pleine préparation de renouvellement de son autorisation d’exploiter, l’entreprise PFC, à Vaiges, ouvrait, jeudi 17 octobre, ses portes à la presse. Une visite pour rappeler son rôle essentiel dans la filière volaille française.


L’entreprise PFC (Poultry Feed Company) s’est installée il y a 4 ans, à Vaiges, dans la zone d’activités proche de l’A81. Elle transforme des co-produits de volailles, non destinés à l’alimentation humaine, en poudres riches en protéines. Des transformations qui ne sont pas sans causer quelques soucis en raison des odeurs générées par l’activité. D’ailleurs son autorisation d’exploiter, accordée le 2 mai 2020 par la préfecture de la Mayenne, a été annulée par le tribunal administratif de Nantes le 26 mai 2024, suites à des plaintes de riverains. PFC a fait appel et a obtenu une relance de l’activité, en contrepartie de travaux, par la préfecture de la Mayenne (le dossier est accessible sur le site de la préfecture de la Mayenne). L’exploitation est « valable jusqu’en avril 2025 », d’après Nicolas Fabre, le directeur de PFC Vaiges. Des travaux ont déjà été réalisés ou sont en cours d’études pour diminuer au maximum les rejets odorants dans l’air ou les rejets polluants dans l’eau. Avec des ambitions affichées, notamment celle de pouvoir réutiliser au maximum l’eau rejetée dans sa propre station d’épuration. « Actuellement, nous sommes autorisés à consommer 70 000 m3 d’eau chaque année et on en génère le double. L’essentiel est repris par des agriculteurs locaux et le reste est rejeté après traitement [...] pour éliminer les impuretés et garantir une haute qualité de l’eau rejetée lui permettant d’être recyclée en interne », expose un communiqué de presse de l’usine. Nous en utilisons une petite partie pour le nettoyage des sols de l’usine », précise la direction.
Une enquête complémentaire en novembre
PFC espère bien arriver à recouvrer son autorisation d’exploiter – d’autant plus que des travaux sont prévus pour le printemps 2025-. « Nous avons lancé une enquête publique au printemps sur la qualité de l’air et de l’eau que nous rejetons, explique Nicolas Fabre. Nous avons eu un avis favorable du commissaire enquêteur. Cependant, nous allons relancer une nouvelle enquête complémentaire à la mi-novembre afin de déposer, en préfecture, de quoi obtenir un nouvel arrêté d’autorisation d’exploitation », poursuit le directeur de PFC. Avec un espoir : celui de voir l’autorisation de 2020 à nouveau acceptée. Pour cela, l’entreprise s’est lancée dans différentes modifications et envisage d’en réaliser encore. Par exemple, elle a stoppé la chaine qui traite le sang de volaille, ce à la demande de la préfecture, et parce que, techniquement, « PFC n’arrive pas à en réduire les odeurs », comme l’a expliqué Flavie Gimbert, responsable qualité et environnement de PFC. « Cette chaine sera démolie et remplacée par une plus importante avec une reprise vers mars ou avril 2025 », indique Nicolas Fabre pendant la visite.
Des farines et de la graisse
Le site de PFC a gardé trois de ses quatre lignes de production à partir de morceaux de volailles : celle des pattes et têtes, celle des viscères et celle des plumes. Déshydratés, dégraissés, broyés et tamisés, ces co-produits terminent en farine, avec plusieurs usages. Une partie entre dans la composition des pet-food (nourriture pour les animaux de compagnie) car « elles sont appétentes et très riches en protéines », indique Romain Loiseau, directeur des ventes depuis un an et demi pour PFC. Elles amènent également une belle valeur ajoutée aux produits finis puisque, issus de 15 abattoirs du groupe LDC, « elles proviennent exclusivement de volailles françaises », insiste le directeur des ventes. Une provenance que les marques d’aliments pour animaux de compagnie mettent de plus en plus en valeur. D’autres farines vont à l’aquaculture pour nourrir les poissons et les crustacés. Des farines terminent dans les champs et les jardins, en bouchons d’engrais, comme fertilisants organiques pour les fruits et légumes. Enfin, les graisses récupérées peuvent être intégrées aux pet-food, mais elles entrent également dans la composition de carburants. « A partir de janvier 2025, nos graisses pourront être un substitut au kérosène pour l’aviation », se réjouit Romain Loiseau. Bref, un carburant plus vertueux que les dérivés de pétrole.
Un tiers de la production française de co-produits de volailles
Aussi, et comme le résume Nicolas Fabre, « notre activité est essentielle à la filière avicole française », précisant que le site PFC de Vaiges traite 150 000 tonnes de co-produits de volailles non destiné à l’alimentation humaine, sur les 500 000 tonnes produites en France. Et de ces 150 000 tonnes, l’usine en ressort 50 000 en produits finis. « Sans nos protéines animales, c’est davantage de soja importé et de déforestation », conclut Nicolas Fabre.