Un méteil riche en protéine pour diversifier la ressource fourragère
Au Gaec du Druillay (49), depuis 2 ans, des méteils
fourragers riches en protéagineux sont semés en même
temps et dans les mêmes parcelles que des prairies temporaires. Pour Joël Pasquier, associé du Gaec, c’est une visite de la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou qui a été le déclic.
Le Gaec du Druillay, converti à l’agriculture biologique depuis 2017, exploite 94 ha de SAU sur à La Cornuaille (49). Dans un contexte de faible potentiel pédoclimatique, les objectifs pour le méteil ensilé sont de produire un fourrage riche en protéines et de diversifier les stocks réalisés au printemps. « On recherche à récolter 4 tonnes de matière sèche de ce mélange à partir du 15-20 avril dès qu’une fenêtre météo est favorable », explique Joël Pasquier. Dans la rotation, cette implantation de prairies sous couvert de méteil fourrager intervient juste après une récolte en grain de mélange céréales-protéagineux et 5 ans de prairies. Cette année, un premier déchaumage à disque a été réalisé dans la foulée de la moisson, puis 10 tonnes/ha de fumier ont été apportées avant le second déchaumage le 1er septembre. Après un labour, la prairie et le méteil ont été semés en deux passages le 14 octobre. « Le méteil a été semé à une profondeur de 3 à 4 cm avec un combiné herse rotative et semoir à céréales de 3 mètres et 12,5 cm d’écartement entre les rangs. Ensuite, nous avons semé la prairie à la volée avec un semoir monté sur une houe rotative (Cuma d’Angrie) suivi d’un passage de rouleau afin de bien réappuyer le sol », précise Joël Pasquier. En 2020, le Gaec a renouvelé 5 ha de prairie grâce à cette technique. Du côté des semences, le méteil fourrager utilisé se compose de 55 kg/ha de triticale, 25 kg/ha de pois, 10 kg/ha de vesce et 80 kg/ ha de féverole. « Nous utilisons de la semence fermière pour le triticale et la féverole. Nous achetons le pois et la vesce pour 77 €/ha ,» détaille l’associé du Gaec. La prairie associée est composée de 2 kg/ha de RGH, 8 kg/ha de RGA, 8 kg/ha de fétuque élevée, 9kg/ha de trèfle violet, 2 kg/ha de trèfle blanc géant et 2 kg/ha de trèfle hybride.
Ensilage fin avril ou début mai
Le chantier d’ensilage 2020 a été couplé à celui de l’herbe début mai. Le fourrage a été fauché avec une faucheuse conditionneuse. Fané l’après-midi, il a séché au sol 48 heures avant d’être andainé et ensilé. Le méteil, stocké dans le même silo que l’herbe, a été distribué sur la période de sécheresse estivale et à l’automne. « Sur cette période estivale, basée sur le stock, le méteil représentait 15% de la ration, l’herbe 35% et le maïs ensilage 50%. Cette ration, complétée par 500 g de correcteur azoté et 2,5 kg de mélange céréalier fermier a permis aux vaches qui étaient en début de lactation de produire 25 à 28 litres par jour », affirme Joël Pasquier.