Solidarité pour récolter des betteraves
Un champ trop mouillé, des betteraves à ramasser à la fourche et un bel élan de solidarité… Voilà ce qui a réuni une trentaine d’agriculteurs, vendredi 3 janvier 2020, dans lune parcelle de Thierry Breton, à Changé (53)

En passant devant le champ de Thierry Breton, vendredi 3 janvier, plusieurs automobilistes et promeneurs ont pu être surpris par l’étrange scène qui se déroulait sous leurs yeux. Dans le froid de l’hiver, sous le ciel gris, une trentaine de personnes, fourches en main, arrachaient une à une des betteraves du sol. Ce surprenant spectacle témoigne de la belle solidarité qui persiste dans la campagne mayennaise. Toutes ces personnes se sont réunies pour venir en aide au propriétaire.
Les mauvaises conditions climatiques de ces derniers moins ont empêché Thierry Breton de récolter l’intégralité de ses betteraves. « On avait réussi à faire 60 ares, mais avec les intempéries on a été obligés de s’arrêter. On espérait que la situation s’améliorerait, mais chaque jour la pluie continuait de tomber. »
Impossible pour l’agriculteur de récolter les deux hectares restant avec ses engins. Problème, si elles ne sont pas rapidement ramassées, les betteraves risquent de pourrir. « J’ai réussi à faire passer une machine la semaine dernière pour couper les feuilles, mais pour finir le travail je n’avais pas d’autres choix que de le faire à la main. »
Ne pouvant réaliser cette tâche seul, Thierry Breton a envoyé une quarantaine de sms à des membres de son répertoire. « Je leur ai demandé un coup de main pour venir récolter les betteraves en précisant qu’il pouvait venir n’importe quand dans la journée et rester le temps qu’il voulait. » Environ 35 d’entre eux ont répondu présents.
Entraide…
Famille, amis, collègues… Tous ont revêtu leur botte pour venir prêter main-forte à l’agriculteur en détresse. « Ça fait plaisir de voir qu’autant de gens sont prêts à nous venir en aide. Je ne pensais pas qu’il y aurait autant de monde. Cela prouve qu’il y a encore de la solidarité dans nos campagnes malgré ce que certains peuvent dire. »
Parmi les volontaires : des agriculteurs bien sûr. « Dans le moment dur, il faut savoir se serrer les coudes. On a tous besoin les uns des autres à un moment ou un autre », affirme Benoît Savary. Mais pas que… Plusieurs retraités, fonctionnaires et salariés non agricoles ont aussi fait le déplacement. « J’ai grandi en campagne. Je sais bien que l’agriculture va mal en ce moment alors si l’on peut leur apporter un peu de notre soutien, il faut le faire », affirme Valentin Corbeau. « Ça m’a fait plaisir de recevoir ce SMS. En cas de besoin, il faut être solidaire parce qu’avant de recevoir, il faut savoir donner », renchérit Thierry Deniau.
… Et convivialité
Pour les volontaires, cette journée était aussi l’occasion de partager un moment convivial entre tous. Malgré la difficulté de la tâche, les sourires étaient au rendez-vous et les petites blagues fusaient volontiers. « C’est une bonne équipe et c’est l’occasion de partager une bonne partie de rigolade », témoigne Valentin Corbeau.
Pour apporter un de réconfort et de chaleur aux travailleurs bénévoles une équipe s’est chargée d’apporter café, vin chaud et brioche. « C’est important de faire des pauses pour se reposer et se retrouver tous ensemble. Et ce midi, on va partager un bon repas », sourit Thierry Breton.