Prix du lait : les Egalim doivent s’appliquer pleinement
Agri53 publie lss données de l'Observatoire des prix du lait Frsea Ouest section laitière. Des données récoltées par les Fdsea et Fnsea de l'Ouest pour le mois d'octobre 2019.

L’offre mondiale de lait s’accroît légèrement sur les 9 premiers mois de l’année, avec un pic de collecte moins important que prévu en Nouvelle-Zélande et le creux saisonnier attendu pour l’UE dans son ensemble.
En parallèle, les échanges mondiaux de produits sont dynamiques sur cette fin d’année, notamment pour les poudres de lait et plus récemment pour le beurre. Les échanges de lactosérum restent ralentis du fait de l’épidémie de peste porcine africaine en Chine.
Les exports européens sont dynamiques sur les 3 premiers trimestres de 2019, sauf pour la poudre de lait entier. Les fromages ont notamment bien progressé depuis juillet, avec des envois en hausse de 4 % sur 9 mois 2019. L’Union européenne profite du manque de disponibilité laitière dans les autres grands bassins exportateurs.
Les cours du beurre sont en baisse depuis un an et se situent en novembre autour de 3 700 €/t. Les cours de la poudre de lait écrémé sont à des niveaux qui n’avaient pas été atteints depuis 2014, proches maintenant des 2 500 €/t. La parité beurre poudre est rétablie avec une valorisation en novembre à 318,7 €/1 000 litres.
Avec des marchés mondiaux qui se maintiennent, le marché intérieur doit consolider de son côté le prix du lait payé aux producteurs. La mécanique des Egalim doit donc s’appliquer à plein dans les négociations commerciales de 2020. Car, jusqu’à maintenant, le niveau de prix du lait obtenu reste en deçà des objectifs de couverture des coûts de production dans toutes les laiteries.
La construction du prix avant ou en cascade doit devenir la règle. Alors que commencent les négociations commerciales pour 2020, l’intégration des coûts de production dans la détermination du prix doit rester l’objectif à atteindre pour tous les acteurs : des Organisations de producteurs aux distributeurs en passant par les industriels privés et les coopératives !
La Frseao, section lait, mobilise l’ensemble de son réseau pour évaluer l’impact de l’application des EGA. Mais pour que la valeur revienne effectivement aux agriculteurs, l’État doit tenir son rôle de garant des négociations commerciales.
Guillaume Bourge