Prix du lait : « Lactalis doit revoir sa copie »
La FDSEA et les JA de la Mayenne ont mené une action syndicale, hier, jeudi 18 janvier, à proximité des sites industriels du Groupe Lactalis. Un soutien à l’Unell dans son bras de fer avec le leader du marché.
La FDSEA et les JA de la Mayenne ont mené une action syndicale, hier, jeudi 18 janvier, à proximité des sites industriels du Groupe Lactalis. Un soutien à l’Unell dans son bras de fer avec le leader du marché.

« Les vieilles méthodes des industriels et des GMS sont donc ressorties et c’est toujours le rapport de force qui fait référence dans la négociation du prix », s’insurgent les deux syndicats FDSEA 53 et JA 53, dans un communiqué commun du 16 janvier, appelant à des rassemblements sur cinq sites proches des usines Lactalis de la Mayenne, le surlendemain. C’est donc bien ce que craignait dans nos colonnes la semaine dernière Samuel Gouel, responsable de la section laitière de la FDSEA 53, à savoir « le retour des vieux travers » et le « non-respect des lois Egalim ». Ainsi, en pleines négociations commerciales, il n’y a toujours pas d’accord conclu sur le prix du lait entre les organisations de producteurs (l’Unell et ses 11 OP membres) qui vendent leur lait à Lactalis et le géant laitier, qui, lui, a décidé, « unilatéralement » de fixer le prix à 405 € les 1 000 litres pour ce mois de janvier, soit le même prix qu’en décembre 2023. « Une provocation pour les producteurs », estiment les deux syndicats agricoles. « Egalim en danger, nos coûts de production doivent être pris en compte », rappelle le communiqué qui souligne que « la rémunération des producteurs doit être préservée et l’application stricte d’Egalim demeure la priorité de tous ».
Le médiateur saisi deux fois
Cette semaine, on apprenait mardi 16 janvier, via un communiqué de presse de Lactalis, que le médiateur des relations commerciales répondait « favorablement » à la saisine du groupe laitier pour participer à « la poursuite des discussions dans le cadre légal et les dispositions prévues par les lois Egalim que l’entreprise a toujours respectée ». Dans ce communiqué, Lactalis appelle à « un dialogue continu, serein et constructif sur le contrat de droit privé liant l’entreprise et l’organisation de producteurs Unell ».
Saluant « cette volonté du Groupe Lactalis de revenir à la table des négociations », l’Unell, qui veut « obtenir des modalités de détermination du prix qui soient durables dans le temps et inscrites contractuellement entre les parties dans le respect des dispositions instaurées par les lois Egalim », a également saisi le médiateur le même jour. Avec ce recours au médiateur, l’Unell propose à Lactalis « une solution équilibrée et durable pour les deux parties ». Solution qui s’appuie sur « deux paramètres importants de la formule de prix », à savoir : « la valorisation du lait destiné aux produits de grande consommation, en particulier le niveau et le périmètre de la prise en compte du prix de revient en élevage sur cette part du lait et la valorisation du lait destiné aux produits industriels en l’absence d’indicateur de référence publié par l’interprofession ».
La balle est donc désormais dans le camp du médiateur, sachant que l’Unell veut un accord sur le long terme afin de « ne pas prendre le risque d’un nouveau désaccord majeur en avril comme cela s’est produit après la médiation de septembre 2023 ». Pour Yoann Serreau, président de l’Unell, « l’enjeu est d’obtenir des modalités de détermination du prix qui soient durables dans le temps et inscrites contractuellement entre les parties, le tout dans le respect des dispositions instaurées par les lois Egalim ». En attendant une issue à cette énième médiation entre Lactalis et l’Unell, les syndicats agricoles, à l’image de l’action commune FDSEA et JA de ce jeudi 18 janvier en Mayenne, ont, quant à eux, exprimé tout leur soutien aux producteurs livrant à Lactalis.