Prim’Holstein : viser les 1 000 g de GMQ de la naissance au premier vêlage
Jeudi 30 novembre, Terrena organisait une journée technique sur l’alimentation des troupeaux laitiers. Après une matinée en salle, cap chez Benoît Aubry, éleveur à La Chevalerie, à Ballots.
Jeudi 30 novembre, Terrena organisait une journée technique sur l’alimentation des troupeaux laitiers. Après une matinée en salle, cap chez Benoît Aubry, éleveur à La Chevalerie, à Ballots.

« Dans cet élevage, on atteint un pic de lait des primipares à 27,7 kg par jour, là où il faudra aller chercher 3 kg de lait supplémentaire par vache. L’éleveur perd environ 700 litres de lait par lactation, soit 21 000 litres de lait par an pour son troupeau. C’est un manque à gagner », commente Julien Gaultier, responsable technique ruminant chez Terrena. Devant lui, un groupe d’une bonne vingtaine d’agriculteurs, qui comme plus d’une centaine d’autres, ont participé, toute la journée du 30 novembre, à la formation sur l’alimentation et le suivi d’un troupeau laitier proposée par leur coopérative. Et Julien Gaultier de poursuivre les constats : « ici, l’intervalle IA est de 90 jours. C’est un peu élevé. Si on descend à 40 jours on gagne deux cycles sur la vie de la vache ». Il glisse aussi quelques conseils comme celui de ne pas mettre la même ration aux génisses et aux vaches lors de la préparation au vêlage, car « pour les génisses, on a besoin de 15 % de plus pour qu’elles atteignent leur poids adulte. Sinon, le GMQ est coincé à 800 g/jour et on n’atteint pas les 1 000 g/jour nécessaires ». Cela fait partie des « erreurs de mangement du troupeau », comme le fait de surcharger les cases lors que l’on pratique le vêlage groupé. « Les génisses et les vaches entrent en compétition pour l’ingestion, au profit des vaches… »
Améliorer tous les stades de croissance
Ces constats préfigurent la nouvelle manière de procéder mise en place dans l’élevage avec l’appui de Terrena, à savoir : améliorer tous les stades de l’animal amenant à augmenter sa productivité laitière au fil de sa vie. « Nous avons d’abord travaillé l’alimentation des vaches taries, plus précisément lors de la préparation au vêlage en acidifiant la ration », explique Benoît Aubry. Une ration dite « tarie » « a permis de gagner 4,2 litres de lait au démarrage », soulignent les techniciens de Terrena. C’est le programme du lait à semaines qui passe par « une analyse des fourrages avec une balance anions-cations (Baca) réalisée tous les 3 mois, de la paille broyée à 4 cm, un apport énergétique adapté, une Baca négative (-175 mEq/kg) et un ajustement des macro-éléments (calcium, phosphore et magnésium) ». « Ensuite, nous avons continué sur les rations vaches laitières en augmentant la matière utile. Le robot d’alimentation Vector, en fonctionnement depuis le mois de juillet dernier, nous a aidés pour la précision de la ration », continue Benoît Aubry.
Concentration sur les génisses
Et c’est du côté des génisses que se concentrent désormais les attentions. « Aujourd’hui, nous travaillons sur l’alimentation des génisses pour obtenir le bon poids à l’IA et au vêlage, ce qui permettra de maximiser la production de mes primipares, et, dans un deuxième temps, d’augmenter mon lait par jour de vie », poursuit l’éleveur balloçais. Pour le Canadien Franck Gaudin, éleveur laitier et nutritionniste : « L’objectif reste les 1 000 grammes de GMQ tous les jours, de la naissance au vêlage ».