Préparation du sol et semis, une étape essentielle
L’implantation conditionne souvent de manière décisive le niveau de rendement. En fonction de l’état structural du sol,
de la densité de graines à l’hectare, de la profondeur et de la régularité du semis… le potentiel de la culture est en place quand le semoir quitte la parcelle.

Gare aux sols creux ou tassés
Le maïs redoute les sols creux, il préfère un profil homogène, même un peu trop rappuyé qu’une succes-sion de densités différentes. De même, les semelles de labour qui empêchent le passage des racines principales vers les horizons profonds, limitent l’accès à la réserve en eau du sol. Quel que soit l’itiné-raire et les outils mis en œuvre, il faudra veiller à ce qu’il n’y ait pas d’obstacles structuraux dans les 25 premiers centimètres. Un travail profond devra être réalisé si néces-saire. Au minimum il faudra reprendre des passages de roues des épandages d’effluents, les lissages laissés par les outils de destruction des couverts lors d’in-terventions sur des sols juste ressuyés…
Pour atteindre cet objectif, et quel que soit l’outil ou la phase de travail, labour ou reprise, on interviendra sur un sol ressuyé. La préparation du lit de semences, précoce pour les sols lourds, au dernier moment pour les sols battants, devra être accomplie avec le moins de passages possible.
Favoriser une levée rapide et homogène
La préparation du sol a pour objectif de créer une structure favorable à une levée rapide et à un bon enra-cinement du maïs. Les passages d’outils viseront à obtenir une terre ameublie en profondeur et rappuyée, et un profil de sol homogène. On veillera à créer suffisamment de terre fine dans le lit de semence pour favoriser le contact entre la graine et le sol, en laissant des mottes en surface, notamment dans les sols battants.
Attention aux préparations trop creuses et soufflées, notamment en conditions sèches. Un défaut de rappuyage limite les contacts sol-graine et racines-sol, ce qui compromet l’humidification de la graine et le bon enracinement de la jeune plantule. Or, un bon enraci-nement est indispensable pour assurer une alimentation hydrique et minérale du maïs satisfaisante. Les discontinuités du sol sont égale-ment préjudiciables car elles péna-lisent le bon développement racinaire de la plante. Il convient d’être parti-culièrement vigilant sur la transition entre le lit de semences et l’horizon travaillé : elle doit être progressive, car au sevrage (stade 4-5 feuilles), les jeunes racines se développeront dans cette zone.
Bien positionner la graine
Le semis doit être suffisamment profond pour échapper au gel, et au dessèchement superficiel du sol, mais pas trop profond non plus pour limiter l’épuisement des réserves de la graine par l’élongation du coléop-tile, pour réduire la durée de l’émer-gence et aussi pour échapper aux parasites animaux et végétaux du sol. Selon le type de sol et la date de semis, la graine doit être placée entre 3,5 et 5 cm de profondeur. Un enterrage régulier permet d’obtenir une levée synchrone. La régularité de profondeur est plus importante que la régularité d’espacement sur le rang.
Pour assurer une profondeur et une répartition régulière des graines, il convient de semer à une vitesse modérée, adaptée au type de semoir (de 6-7 km/h jusqu’à 10-12 km/h pour les appareils lourds). A des vitesses plus élevées, une réduction de la précision du semis s’observe diminution de la densité et de la profondeur de semis, et irrégularité des intervalles entre les graines. Par ailleurs, le semoir doit être en parfait état de fonctionnement : pneus gonflés, socs en parfait état, aspi-ration sans faille...