Prairies permanentes : pas de retournement
Le ratio prairies permanentes des Pays de la Loire a diminué de plus de 5 %. Une baisse lourde de conséquences qui entraîne la mise en place d’un régime d’interdiction de retournement et la réimplantation des prairies.
Le ratio prairies permanentes des Pays de la Loire a diminué de plus de 5 %. Une baisse lourde de conséquences qui entraîne la mise en place d’un régime d’interdiction de retournement et la réimplantation des prairies.

Une réunion au ministère de l’Agriculture, le 12 octobre, a officialisé ce que beaucoup craignaient, à savoir la dégradation du ratio des prairies permanentes des Pays de la Loire de 5,20 % par rapport à l’année de référence 2018. Un chiffre qui sonne comme un coup de tonnerre, car il fait passer les Pays de la Loire directement en régime d’interdiction, sans passer par le régime d’autorisation qui s’applique entre -2 et -5 %.
Quelles conséquences ?
La première conséquence est l’interdiction du retournement des prairies permanentes, comme cela s’est passé l’an dernier pour la région des Hauts-de-France. Autre conséquence : l’obligation de remettre en prairies permanentes (donc avec un maintien en herbe d’au moins 5 ans), une partie des prairies permanentes converties en cultures sur les deux dernières campagnes : 15 mai 2021-15 mai 2022 et 15 mai 2022-15 mai 2023.
« Pour l’instant, nous attendons l’arrêté ministériel qui devrait confirmer la dégradation du ratio des prairies permanentes pour l’ensemble de la région des Pays de la Loire », indique-t-on du côté de la DDT de la Mayenne. Le ministère de l’Agriculture devrait aussi fixer l’objectif à atteindre pour améliorer ce ratio, car il faudra bien repasser en-dessous des 5%. » Ce qui permettrait de revenir, au pire, à un système soumis à autorisation, et non plus à une interdiction.
En attendant cet arrêté, « il est prudent de ne pas continuer à convertir des prairies permanentes en terres arables », poursuit la DDT 53. Une fois l’arrêté rédigé, la DDT pourra identifier les agriculteurs mayennais qui ont retourné des prairies permanentes au cours des deux dernières campagnes. A eux, ensuite, de remettre en prairie permanente la proportion de terres qui leur sera demandée. A ne pas négliger puisque le maintien des prairies permanentes est une des conditionnalités (BCAE 1) de l’obtention des aides Pac. « Il pourrait y avoir une baisse du taux des aides Pac en raison de l’importance de la conversion de prairies permanentes en cultures », souligne la DDT 53. Donc, prudence en attendant le texte officiel et les modalités d’application par le ministère.
Ratios annuels : les quatre régions qui basculent en 2023
|
PP 2023 (ha) |
Ratio de référence 2018 |
Ratio 2023 |
Evolution du ratio |
Evolution des PP (en ha) |
Régime 2023 |
Pays de la Loire |
570 894 |
29,49 % |
27,96 % |
- 5,20 % |
32 112 |
Interdiction |
Normandie |
623 813 |
34,93 % |
32,68 % |
- 6,45 % |
- 50 056 |
Interdiction |
Bretagne |
298 987 |
19,74 % |
18,83 % |
- 4,60 % |
- 17 602 |
Autorisation |
Grand Est |
721 951 |
25,19 % |
24,33 % |
-3,42 % |
- 24 120 |
Autorisation |
Comment est calculé le ratio ?
Le ratio annuel est calculé à partir de la surface admissible en prairies permanentes déclarées à la Pac dans la région Pays de la Loire, sur la surface agricole totale déclarée dans la région. Celui-ci est comparé annuellement au ratio de référence 2018.
La formule :
Ratio annuel 2023 = surface PP déclarées 2023 / surfaces SAU déclarées 2023