Plus de 200 agriculteurs devant la préfecture
À l’appel de la FDSEA et des JA de la Mayenne, plus de 200 agriculteurs se sont retrouvés jeudi 20 janvier, en soirée, devant la préfecture, pour faire part de leur mécontentement et de leur désarroi face aux différentes hausses de prix des matières premières. Le préfet est venu à leur rencontre.
À l’appel de la FDSEA et des JA de la Mayenne, plus de 200 agriculteurs se sont retrouvés jeudi 20 janvier, en soirée, devant la préfecture, pour faire part de leur mécontentement et de leur désarroi face aux différentes hausses de prix des matières premières. Le préfet est venu à leur rencontre.

« Ce soir, c’est un avertissement ! », a lancé Mickaël Guilloux, secrétaire général de la FDSEA de la Mayenne, jeudi 20 janvier, lors de la manifestation qui a rassemblé environ 220 agriculteurs devant la préfecture de la Mayenne, à l’appel du syndicat majoritaire et des Jeunes Agriculteurs du département. Un avertissement et surtout un ras-le-bol exprimé par la profession agricole face aux fortes augmentations de charges qui pèsent sur les trésoreries et face aux nouvelles contraintes qui viennent alourdir le travail quotidien, comme le renforcement des contrôles satellitaires et sur place, l’obligation de passer des conseils stratégiques phytosanitaires, l’obligation de suivre une formation de référent bien-être animal… Sans oublier le dossier des zones de non-traitement qui doit être revu d’ici l’été… « C’est terminé les nouvelles règles sans compensation. On ne va plus accepter, a repris Mickaël Guilloux. Que le citoyen veuille vivre dans de meilleures conditions, il n’y a pas de souci. Mais ce n’est pas nous qui allons payer la facture. Il faut que le législateur compense. Sinon, on ne fera pas. Ce n’est pas possible. »
150 millions d’euros
Cette facture, préparée par la FDSEA et les JA, s’élève, pour l’année 2021, à 150 millions d’euros pour l’ensemble des agriculteurs de la Mayenne. « Quand on est responsable agricole, on a aussi une vision départementale, a repris Florent Renaudier. C’est pour cela que nous avons fait une facture départementale face à tous ces poids, toutes ces contraintes, et principalement face à la hausse des charges. » « Aujourd’hui, c’est nous qui payons cette facture, donc nous vous la renvoyons », a annoncé Mickaël Guilloux au préfet du département, Xavier Lefort, venu échanger avec les manifestants, après avoir discuté pendant une bonne demi-heure avec une délégation composée de Florent Renaudier, président de la FDSEA 53, de Mickaël Guilloux, secrétaire général, et des deux coprésidents des JA53, François Blot et Mickaël Maugan. Et comme pour toute facture, il y a un délai de paiement. « On a mis ce délai au 31 janvier 2022 », a précisé Mickaël Guilloux, soulignant que passée cette date, « les actions seront d’un autre ordre… peut-être pas devant la préfecture, car on sait bien que l’État n’est pas responsable de tout… »
Des équipements remis en cause
Pour les JA, Mickaël Maugan soulignera la difficulté de pouvoir mettre en place un plan d’entreprise dans le contexte actuel : « On fait notre plan d’entreprise, et en six mois, les prix ne correspondent plus à cause de la hausse des coûts des matières premières ». Idée reprise par François Blot : « Les plans d’entreprises en installation, on ne peut plus les faire. Les gars qui ont des projets en volaille, le temps d’aller voir le banquier, les devis ont explosé. Il n’y a plus aucune cohérence… » Plus largement, et revenant sur le contenu de la facture agricole départementale, François Blot précisera que « tous les secteurs d’activités ne vivent pas la crise de la même manière, car tous les autres secteurs d’activités répercutent leurs hausses. Nous, nous ne le faisons pas, Monsieur le Préfet. Toutes les filières ont augmenté leurs produits, et nous assumons les charges ». Une situation qui, en effet, va atteindre rapidement ses limites…
Une facture à partager…
Le préfet Xavier Lefort repartira symboliquement avec la facture sous le bras, non sans l’avoir préalablement commentée. « On est bien conscient du renchérissement des coûts, mais la facture, ce n’est pas uniquement à l’État de la prendre en charge », a-t-il estimé. Pour lui, « plusieurs acteurs doivent se partager cette facture, y compris les exploitants, y compris sur le plan fiscal… » Évoquant la loi Égalim 2, il a indiqué « qu’au nouveau de l’État, dans les régions et les départements, on est attentifs à ce que derrière, les distributeurs répercutent les prix ». Pour le représentant de l’État en Mayenne, avec Égalim 2, « le monde agricole n’a pas été abandonné. Ce n’est pas la trésorerie de l’agriculteur qui va éponger la totalité de la facture. L’État va veiller à ce que la facture soit répercutée au bon endroit ». Le message a été entendu…