Peu de pyrales en 2020, mais la sésamie progresse dans le sud
Cette année, la pyrale était peu présente. Par contre, la sésamie semble en expansion dans le sud du département, même si les attaques sont encore très ponctuelles.

Pyrale : arrivée précoce, mais peu de dégâts
En 2017, il y a eu beaucoup de dégâts de pyrale. Il n’était pas rare de voir des parcelles non protégées où 90-95 % des pieds étaient touchés. En 2018 et en 2019, les attaques étaient moins importantes. En 2020, les premiers vols étaient précoces, dès fin mai/début juin et on pouvait craindre de nouveau des dégâts importants. En fait, ils ont été encore plus faibles ; même dans les parcelles non protégées, on était en général à moins de 35 % de pieds touchés, avec peu de verse. Pour les parcelles protégées, avec du Coragen (chlorantranilitrole) ou des trichogrammes, on se situait en général entre 0 et 10 %. Comme les traitements, surtout au Coragen, se sont beaucoup développés ces dernières années, on peut penser que cela a entraîné une diminution de la population de pyrale (si on détruit les larves une année, cela fait potentiellement moins d’adultes pour l’année suivante). Cela dit, on a quelques exemples de parcelles (Chemazé, Le Ham) où les papillons étaient abondants et où les dégâts sur maïs étaient faibles, malgré l’absence de protection insecticide. Donc il y a sans doute d’autres raisons, climatiques par exemple.
Sésamie : en expansion
Comme la pyrale, la sésamie est un papillon et c’est la chenille qui fait les dégâts. C’est un ravageur bien connu au sud de la Loire. En Mayenne, nous ne l’avons repéré qu’à partir de 2018. En 2020, à partir de la mi-juin, nous avons vu pour la première fois des foyers provoqués par la première génération. C’est aussi la première année où nous voyons une parcelle avec des dégâts significatifs en fin de cycle (Chemazé, 75 % des pieds avec des galeries mais sans tiges cassées, donc l’impact sur le rendement reste sans doute limité). Pour l’instant, nous n’avons vu des sésamies que dans le sud du département (Chemazé, Saint-Fort, Nuillé-sur-Vicoin, Cosmes) et avec des niveaux d’attaque faibles, à l’exception de Chemazé. Néanmoins, dans certains secteurs de la Sarthe (autour de la Flèche par exemple), la sésamie est devenue un problème plus important que la pyrale, donc c’est un ravageur à surveiller. Les trichogrammes, qui sont des parasites spécifiques de la pyrale, ne sont pas efficaces sur la sésamie. Par contre, le Coragen est efficace, au moins s’il est bien positionné — et ce positionnement n’est pas forcément le même que pour la pyrale. D’après certaines observations, il semble que le traitement, même positionné en visant la pyrale, a quand même une certaine action sur la sésamie (mais ça reste à confirmer et préciser). Comme pour la pyrale, la chenille de sésamie passe l’hiver dans les tiges de maïs et se transforme en papillon au printemps. On conseille donc de broyer finement les tiges de maïs grain.