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Pâture : des chemins de qualité en toutes saisons

Les chemins d’accès aux pâtures sont de véritables investissements. Les choix des matériaux multiples ont leurs avantages et inconvénients.

© VG

La mise en œuvre et le suivi sont aussi importants, ils contribuent à la durabilité de ces chemins. La ferme expérimentale régionale de Blanche Maison en Normandie (réseau F@rm XP) a installé et testé différents types de matériaux pour évaluer leurs coûts et tenue dans le temps.

Bien organiser le pâturage

Le préambule à tout investissement est de bien organiser son pâturage. Le nombre de parcelles à desservir est fonction du type de pâturage prévu. Plus le système est dynamique, plus le nombre de parcelles ou paddocks sera important, et plus le besoin de chemins d’accès sera conséquent. La base est donc de bien définir au préalable le mode de pâturage en adéquation avec la taille du troupeau et la stratégie de l’exploitation.

Le rythme de pâturage va dépendre de la stratégie choisie. Pour une exploitation optimale de l’herbe, on considère qu’il ne faut pas dépasser trois jours de pâturage successif sur chaque parcelle, car la repousse sera entamée (réf. André Voisin). Les délais de retour sur chaque parcelle sont de 18 à 21 jours au printemps, et jusqu’à 36 jours en été, suivant la vitesse de pousse. La durée de pâturage par parcelle conditionne donc le nombre de parcelles et le nombre de chemins à créer.

Chaque parcelle doit être desservie par un chemin d’accès dont la largeur varie en fonction du type d’usage. En sortie de bâtiment et début de parcours, les chemins doivent être assez larges (4 à 5 mètres) pour assurer une bonne fluidité de circulation. En position terminale, le chemin peut se réduire jusqu’à un mètre de large, notamment s’il est bétonné.

Pour valoriser au maximum l’herbe pâturée, chaque parcelle ou paddock de pâturage doit être pourvu d’un point d’abreuvement facilement accessible, avec une eau de qualité. Une vache boit jusqu’à 100 litres d’eau par jour. L’astuce est de placer judicieusement les points d’eau pour les partager entre plusieurs parcelles. Autre point d’attention dans la conception du réseau : prévoir une possibilité de fermeture par tronçons pour pouvoir effectuer rapidement des réparations et fermer l’eau, notamment pendant l’hiver. Les chemins permettent de desservir plusieurs îlots de parcelles.

 

Coûts pour 25 ha accessibles au pâturage

Les aménagements des 25 ha accessibles au pâturage représentent :

-       1 400 mètres linéaires de chemins (56 ml/ha), pour un coût estimatif de 25 000 €.

-       10 kilomètres de clôture, pour un coût de 5 000 €

-       Les adductions d’eau, pour un coût estimatif de 5 300 €

Le coût total d’aménagement des 25 hectares est de 143 €/ha/an (amortissement sur 7 ans), ce qui représente un coût de 20 €/tMS pâturée, avec un rendement de 7 tMS/ha.

 

Différentes solutions testées et mises en œuvre

 

• Le Caillebotis. Cette solution est un peu particulière. En effet, elle correspond au réemploi de caillebotis, notamment lors de la désaffectation de bâtiment, de type porcin par exemple. On peut noter que les animaux, après une petite appréhension, sont relativement à l’aise.
Pour ce type de solution, le bon calage des dalles est nécessaire. La mise en place de sable dans les espaces libres permet de limiter le caractère abrasif.

• Le calcaire est une solution très satisfaisante qui s’installe sur une hauteur de 20 cm. Les chemins sont très stables.

• La galette minérale. Ce produit est un matériau issu du lavage des granulats. Techniquement, il ne faut pas dépasser une épaisseur de 7 cm, sur une base en 0-120 de 20 cm. Au-delà, le matériau peut se déformer avec le passage répété des animaux.

• Le sable. Dans ce cas, le sable correspond à la couche de finition de 3 cm installée sur une base en 0-120 de 20 cm. Pour une bonne tenue dans le temps, il est primordial de bien cylindrer le chemin.

• Le béton. Cette solution est relativement onéreuse, mais elle peut être amortie sur une longue durée (15 à 20 ans). Elle est à réserver aux sorties de bâtiments.

 

Points de vigilance pour durabilité

Plusieurs points d’attention dans la mise en œuvre permettent d’augmenter la durabilité des chemins :

-       Des chemins séparés, pour le troupeau et le matériel,

-       Un profil permettant l’évacuation rapide de l’eau,

-       Des chemins au soleil pour assurer des assèchements rapides après les pluies,

-       La pose d’un géotextile en soubassement, avant la mise en place des matériaux.

Un investissement qu’il faut entretenir

Le suivi régulier des chemins participe également à la durabilité. Chaque année, il est donc nécessaire de faire le tour des chemins et de procéder à la réhabilitation ponctuelle si nécessaire. L’intervention peut être rapide, reprise, grattage, empierrement avec mise en place d’un géotextile. Préférer ces interventions en début d’hiver pour avoir une bonne stabilisation des granulats.
Aménagements du parcellaire et conduite du pâturage sont des atouts de votre confort de travail qu’il est intéressant d’étudier avec un appui extérieur.

 

 

 

 

 

 

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