Fourrages
Maïs : faire les bons choix
La campagne d’approvisionnement pour le printemps prochain est déjà bien démarrée et bat actuellement son plein. Dans celle-ci, le choix des variétés de maïs occupe une place prépondérante pour l’itinéraire de la culture à venir.
La campagne d’approvisionnement pour le printemps prochain est déjà bien démarrée et bat actuellement son plein. Dans celle-ci, le choix des variétés de maïs occupe une place prépondérante pour l’itinéraire de la culture à venir.

En maïs, l’offre variétale étant tellement large, il est parfois fastidieux de s’y retrouver. Voici certains critères à prendre en compte pour opérer son choix variétal.
• Précocité adaptée à sa zone pédoclimatique
Première étape du choix, l’adéquation du groupe de précocité de la variété avec l’offre climatique de sa zone. Celui-ci au sein de la région même peut aller du groupe très précoce jusqu’au groupe tardif, voire très tardif. Pour affiner ce choix, on tiendra compte de la somme de température (base 6 °C) disponible du semis à la récolte, mais également de la date de semis probable (la plus fréquente), du type de sol, de son aptitude au ressuyage et au réchauffement, de la destination de la culture (grain, fourrage) et également de la possibilité d’irriguer ou non.
Depuis quelques années, avec une offre climatique estivale supérieure, on tend à une légère tardification pour décaler la récolte en fourrage notamment dans les zones les plus précoces. Mais attention à limiter la dérive, car c’est peut-être aussi s’exposer à des difficultés en cas d’années froides, de conditions de semis retardés ou d’un retour précoce des pluies automnales.
Par ailleurs, si la tardification peut laisser espérer un gain de rendement, celui-ci semble plus marqué en grain qu’en fourrage. Mais c’est aussi s’exposer à une récolte plus tardive avec des frais de séchage supérieurs et des conditions de récolte moins favorables (portance, verse…) et en fourrage un niveau énergétique moindre.
Sur les dernières campagnes avec des stress hydriques plus ou moins marqués et des pics de température estivaux, on a tendance à voir un avantage à des floraisons précoces. Mais il restera toujours un côté spéculatif qu’il convient de contrôler.
• Viser la productivité, la régularité et la rusticité
Ce sont là trois critères importants à prendre en compte, car toutes les variétés ne se valent pas à ce niveau. La productivité au travers du rendement reste un gage de performance économique, et celle-ci doit être couplée à la stabilité du rendement en tout milieu, à plus forte raison quand les conditions de culture sont moins optimales (moindre réserve hydrique notamment), où là, la rusticité et le comportement en culture sèche sont essentiels.
Suivre l’évolution génétique permet de profiter du progrès important et constant de cette plante, même si cela ne se mesure pas systématiquement d’une année sur l’autre, tant les conditions climatiques sont prépondérantes dans le résultat final, il n’en demeure pas moins que le progrès reste bien présent et on mesure la capacité du maïs aujourd’hui à supporter de gros stress climatiques.
• Intégrer la vigueur, le type de port, la résistance à la verse et aux maladies
Ces critères sont de plus en plus présents dans le choix variétal et peuvent même devenir discriminants (résistance à la verse et tenue de tige, sensibilité à l’helminthosporiose, au charbon).
De même la vigueur au démarrage occupe une place plus importante face au risque des ravageurs, d’autant plus que les solutions chimiques de protection au semis deviennent plus aléatoires, à plus forte raison en l’absence de fertilisation starter. Couplé à la vigueur, le type de port a son importance, non seulement en agriculture biologique, dans la lutte contre les adventices et le déploiement de stratégies mécaniques de désherbage, où on recherchera une couverture rapide de l’inter-rang, favorisée avec des ports retombants ou semi-retombants.
• Rechercher la performance alimentaire en fourrage par un profil variétal adapté à sa ration
Tous les maïs peuvent s’ensiler pourrait-on dire de manière simplifiée. Mais toutes les variétés ne se valent pas sur le plan qualitatif et ne présentent pas le même profil valeur alimentaire.
En fonction de la ration pratiquée et du niveau d’incorporation, du maïs fourrage dans la ration, on pourra opérer des choix différents sur le type d’amidon (vitreux avec des génétiques cornées à cornées dentées, farineux avec des génétiques dentées) et sur la digestibilité tige (Dinag).
Chaque variété se différencie par son niveau énergétique et la manière dont celui-ci s’élabore (profil plutôt amidon, profil plutôt digestibilité tige ou profil plutôt équilibré).
Les essais conduits par groupe de précocité permettent de caractériser chaque variété sur ces critères au-delà des critères de performances agronomiques.
Faire les bons choix aujourd’hui, c’est aussi être en mesure d’anticiper la récolte pour le maïs fourrage et pouvoir maitriser le taux de matière sèche et préserver la qualité, notamment lorsqu’on est de plus en plus confronté à des fins de cycle brutales et/ou des conditions limitantes.