Lait : l’Unell veut une solution pour chaque producteur laissé par Lactalis
cMardi 5 novembre, l’Unell organisait une conférence de presse pour faire un point d’avancement du travail réalisé par l’AOP, suite à l’annonce de Lactalis de ne plus collecter le lait de 272 producteurs en France. Un travail en 4 étapes.
cMardi 5 novembre, l’Unell organisait une conférence de presse pour faire un point d’avancement du travail réalisé par l’AOP, suite à l’annonce de Lactalis de ne plus collecter le lait de 272 producteurs en France. Un travail en 4 étapes.

Après un rappel des conditions dans lesquelles le groupe Lactalis a annoncé vouloir arrêter la collecte de lait auprès de 272 producteurs (soit 155 millions de litres de lait), Yohann Serreau, président de l’Unell a dévoilé l’état d’avancement du travail réalisé par son AOP depuis le 25 septembre. « Les 11 OP adhérentes de l’Unell ont décidé de gérer ce dossier de manière collective », a-t-il souligné alors que trois d’entre elles (APLBL, OPLGO et APLLAGE, lire l’encadré) sont concernées. Un plan d’actions en 4 étapes a été mis en place.
« La première étape a été de se structurer pour répondre de manière collective à cette problématique », a expliqué Yohann Serreau. « Le groupe Triangle et l’agence Communicante ont été mandatés pour aider à trouver des solutions pour nos adhérents et même pour des producteurs non adhérents ». Et d ‘annoncer qu’à ce jour, « il n’y a pas eu de rupture de contrat par Lactalis », les premiers courriers n’arriveraient qu’à la mi-janvier. Reste que des préavis devraient s’appliquer. « Lactalis est ouvert à la discussion. Le délai des préavis devrait être de 12 mois pour tout le monde », a rassuré Yohann Serreau. Ce qui laisse « 12 à 13 mois pour trouver des solutions ».
La 2e étape est en partie achevée. C’est celle de « l’évaluation globale de la situation ». Pour cela, « le groupe Triangle a contacté 20 laiteries pour avoir un état des besoins de collecte ». Premier constat : « pour la zone Ouest, le potentiel de collecte est bien présent. Cela permettra de couvrir l’ensemble des besoins des producteurs », a annoncé Yohann Serreau. Pour la zone Est, le travail se poursuit avec « une complexité de collecte plus délicate, notamment en raison de la topographie de montagne ». Et de préciser : « Lors de cette étape, on a mis en place une information régulière pour l’ensemble des producteurs ».
Affinage en cours
En ce mois de novembre a débuté la 3e étape du plan de l’Unell, à savoir : « identifier les attentes de chaque producteur et des clients ». Pour Yohann Serrreau, il s’agit d’un travail « plus affiné entre les besoins des uns et des autres pour vérifier que l’offre corresponde à la demande vis-à-vis de la localisions des producteurs et des cahiers des charges des laiteries ». En résumé : « un travail d’affinage » qui doit permettre d’« identifier une solution pour chaque producteur d’ici la fin de l’année ». Et l’Unell étudie toutes les solutions : « laiteries françaises ou étrangères » ; l’important étant que chaque producteur puisse poursuivre, s’il le souhaite, son activité.
Eviter les ruptures d’approvisionnement, c’est le but de la 4e étape qui commencera en début de l’année 2025 et qui visera à « mettre en relation les producteurs avec de nouveaux acheteurs de manière collective pour contractualiser ». Et si des laiteries privées comme coopératives ont annoncé leur capacité à reprendre des producteurs laissés par Lactalis, il n’en demeure pas moins qu’il faille étudier les demandes au cas par cas. « Ce sera aux producteurs d’intégrer les cahiers des charges des laiteries », ce qui n’est pas forcément une sinécure.
Quelques précisions
252 producteurs sont concernés, en France, par l’arrêt de la collecte de lait annoncée par Lactalis le 25 septembre dernier, soit : 121 producteurs de l’Ouest, dont 94 adhérents à l’APLBL et l’OPLGO, pour 79 millions de litres de lait, et 151 producteurs à l’Est, dont 109 adhérents Unell, 19 en bio et 14 membres de l’APLBGE, pour une production totale de 76 millions de litres de lait.
L’APLBL (association des producteurs de lait Bretagne Pays de la Loire) regroupe 1 900 exploitations laitières pour 1,2 milliard de litres de lait.
L’OPLGO (organisation des producteurs laitiers du Grand Ouest) regroupe 900 exploitations laitières pour un volume de production de 700 millions de litres.
L’APLLAGE (association des producteurs de lait Lactalis du Grand Est) regroupe 322 exploitations laitières pour 215 millions de litres de lait
L’Unell (Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis) associe 11 OP mandatées par 5 200 exploitations laitières pour 3,1 milliards de litres de lait produit.
L’info en +
Le président de l’Unell a profité de cette conférence de presse pour annoncer le prix du lait en 38/32 payé aux producteurs par Lactalis pour ce mois de novembre. Ce sera 461,28 €.